Recommencer à zéro: le parcours de l’entrepreneure Léone Le Texier-Johnson

Léone Le Texier Johnson, co-propriétaire de la boutique en ligne Ltx’Crea.
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Publié 03/07/2020 par Gabrielle Beaupré

Depuis que Léone Le Texier-Johnson a déposé ses valises au Canada, ses mots d’ordre sont audace et apprentissage. La Française d’origine malgache n’a pas eu peur de recommencer à zéro et d’innover. Entrepreneure, elle est aujourd’hui la co-propriétaire de Ltx’Crea, une boutique en ligne proposant divers accessoires fabriqués à la main.

Rien n’empêche Léone Le Texier-Johnson de s’accomplir personnellement et professionnellement. «J’ouvre toutes les portes qui s’offrent à moi en les utilisant comme tremplin et je tire les leçons de vie qui s’imposent», soutient-elle.

Une intégration difficile

En 2009, Léone a réalisé un stage en marketing à Montréal. Ayant eu un coup de cœur pour la métropole québécoise, elle a décidé de s’y installer avec son conjoint.

Leurs premiers mois au Canada n’ont pas été faciles. Même s’ils avaient réalisé des études supérieures en France, ils ont dû travailler dans des cinémas et des magasins parce qu’ils n’avaient pas d’expérience de travail canadienne.

Par la suite, Léone a occupé différents postes dans une équipe marketing du groupe Desjardins. «Dans mon équipe, à mes débuts, je représentais à moi seule la diversité en tant que Française et en étant la seule noire», se souvient-elle.

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Un assortiment bandeau et masque tiré de la collection d’été de Ltx’Crea rendant hommage à l’Afrique.

La métropole multiculturelle

En 2016, elle a quitté le Québec pour s’établir à Toronto avec son conjoint afin de découvrir «l’autre réalité du Canada» et d’apprendre l’anglais.

Le multiculturalisme de la métropole l’a ébahie: «Ma première fête du Canada à Toronto était magique. C’était incroyable de voir le 1er juillet des personnes venant de partout dans le monde arborant les couleurs du Canada!»

Par ailleurs, elle relate que toutes les personnes qu’elle a rencontrées sur son chemin lui ont tendu la main et l’ont aidée personnellement et dans l’avancement de sa carrière.

Cependant, elle affirme avec tristesse avoir de la difficulté à tisser des liens durables avec les Canadiens. Selon elle,  plusieurs ont tendance à ne pas inclure de nouvelles personnes dans leur groupe d’amis.

De Toronto à Paris

L’année dernière, parallèlement à son emploi de consultante marketing régionale pour la Banque CIBC, Léone  a lancé son entreprise Ltx’Crea avec sa sœur Virginia. Leur boutique en ligne offre des accessoires pour femmes, hommes et enfants ; notamment des bandeaux, des foulards, des sacs fourre-tout et des masques en tissu réutilisables.

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Léone habite Toronto et Virginia réside à Paris. Elles perçoivent toutefois la distance comme un élément positif pour leur entreprise puisque leur présence dans les deux pays leur permet d’étendre le marché de Ltx’Crea.

«Ma sœur s’occupe de faire évoluer la marque en France et moi au Canada. Le fait d’être sur le terrain à deux endroits différents nous permet d’alimenter notre processus de création et de connaître plus particulièrement les préférences de notre clientèle», précise Léone.

De plus, les réseaux sociaux leur permettent de toujours être en communication malgré le décalage horaire de six heures. «Au début, ma sœur travaillait tout le temps sur notre entreprise, alors nous étions fréquemment sur le même fuseau horaire», s’esclaffe-t-elle.

Léone Le Texier-Johnson et Virginia Le Texier fabriquent des marque-pages avec les retailles de tissus.

Redonner aux nouvelles arrivantes

Dans un avenir rapproché, les deux partenaires aimeraient mettre les femmes au centre de leur entreprise. Elles envisagent par exemple de créer des partenariats avec des fournisseuses de tissus africaines afin de leur donner de la visibilité.

«Nous voudrions établir des collaborations avec des femmes noires vivant dans des pays en voie de développement afin de partager leur savoir-faire et d’intégrer leurs créations à nos futures collections», précise Léone.

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Pour le moment, les deux sœurs confectionnent elles-mêmes l’ensemble des accessoires vendus, mais avec l’augmentation des commandes, elles auront bientôt besoin d’aide.

Elles aimeraient éventuellement tendre la main aux nouvelles arrivantes pour leur donner l’expérience de travail canadienne ou française dont Léone Le Texier-Johnson aurait elle-même aimé bénéficier à son arrivée au Canada, il y a onze ans.

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