Imaginez qu’un membre de votre famille, en proie à des troubles mentaux, devienne un danger pour les autres et pour lui-même. Vous croyez bien faire en appelant la police, mieux équipée que vous pour le maîtriser et le transporter à l’hôpital. Au lieu de cela, les policiers l’abattent de plusieurs balles de révolver.
C’est ce qui est arrivé samedi à la famille d’Ejaz Choudry, 62 ans, père de quatre enfants, barricadé chez lui à Mississauga en pleine crise schizophrénique. Une vidéo dramatique montre trois policiers défonçant sa porte et tirant, puis entrant et tirant encore. Six coups de feu.
C’est une nouvelle affaire Sammy Yatim, ce jeune homme (18 ans), en crise lui aussi en 2013, atteint d’au moins huit balles de révolver par un des 22 policiers de Toronto qui cernaient le tramway vide dans lequel il agitait un couteau. Ce policier, James Forcillo, est aujourd’hui en liberté conditionnelle après avoir fait six ans de prison pour tentative de meurtre.
Ejaz Choudry aussi, dit-on, brandissait un couteau. Contre trois policiers qui auraient pu le désarmer et le capturer sans se blesser et sans le tuer. Et qui savaient à qui ils avaient affaire, ayant discuté avec les voisins et les proches.
Enquête et procès
Des membres de la famille d’Ejaz Choudry réclament une enquête publique, en plus du travail de l’Unité des enquêtes spéciales.