Référendum sur le système électoral ontarien: l’AEFO et l’AFO disent non!

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Publié 26/09/2007 par Yann Buxeda

Le Non de l’AEFO est aussi cinglant qu’il est irrévocable. La semaine dernière, l’Association des enseignantes et enseignants francophones de l’Ontario s’est exprimée en défaveur d’un changement de système électoral en Ontario. Selon l’organisme franco-ontarien, la représentation proportionnelle mixte ne serait pas à l’avantage de la communauté.

«Après examen de la question, le comité exécutif de l’AEFO a conclu que la réforme proposée risque de réduire davantage la représentation des francophones à Queen’s Park, explique le président de l’AEFO, Paul Taillefer. La réduction du nombre de circonscriptions de 107 à 90 entraînerait, selon nous, un redécoupage de la carte électorale qui ferait disparaître des circonscriptions où les francophones ont un poids relatif important.»

Même son de cloche du côté de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), qui considère que la communauté franco-ontarienne serait désavantagée par le système électoral de représentation proportionnelle mixte et recommande son rejet.

L’AFO redoute que la diminution du nombre de circonscriptions ainsi que le fait que les partis politiques fassent leur propre choix pour la nomination des «députés de liste» nuisent à la participation des francophones au processus démocratique. «Je crains que laisser à la discrétion des partis politiques le choix de bien représenter les francophones sur leur liste de candidats ne soit pas gage de certitude», explique Mariette Carrier-Fraser, présidente de l’AFO.

Par ailleurs, toujours selon Mariette Carrier-Fraser, «trop peu d’informations sont disponibles au sujet des impacts de ce système électoral sur la participaton démocratique des francophones». L’AFO recommande donc au gouvernement de mener des études d’impact de ce système sur les groupes minoritaires avant de le soumettre à référendum.

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La position du président de l’AEFO est plus que claire: une réforme du système actuel telle qu’elle est proposée serait nuisible à l’ensemble de la population francophone de l’Ontario.

En premier lieu, Paul Taillefer souligne le côté aléatoire et incontrôlable en terme de représentation francophone: «Pour être adéquatement représentés dans un tel système, les francophones devraient compter sur la bonne volonté des partis de placer des candidates et des candidats francophones tout en haut de leur liste de candidatures de parti. Il nous est difficile de faire un tel acte de foi, compte tenu du fait que de nombreux groupes et intérêts se disputeront ces places sur les listes de parti. Les francophones risquent fort de ne pas faire le poids.»

Au-delà du problème de la francophonie, M. Taillefer voit également en la représentation proportionnelle mixte un système qui pourrait à terme dispenser certains députés de leurs obligations vis-à-vis du citoyen: «Nous ne sommes pas non plus à l’aise avec l’idée qu’un certain nombre de députées et députés soient redevables uniquement à leur parti et non pas aux contribuables.» 

Autant d’arguments qui ont confirmé la position de l’AEFO et de l’AFO lors du référendum du 10 octobre prochain. Les deux organismes francophones recommandent donc aux électeurs de se prononcer en faveur du système électoral actuel en votant Non au projet de proportionnelle mixte.

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