Les écoles sont fermées en Ontario depuis le 14 mars. Une mère et sa fille, toutes deux enseignantes francophones dans des écoles publiques anglophones du Centre-Sud de la province, témoignent de leur expérience, l’une comme suppléante, l’autre «promue» au télétravail.
«Ce qui me manque le plus, c’est le contact avec les élèves de la 5e à la 8e année. Presque chaque jour de suppléance me plongeait dans une classe différente et la variété des élèves, dociles comme turbulents, était très enrichissante. Des yeux avides ou un sourire reconnaissant me motivaient constamment.»
Voilà ce qu’affirme Jacqueline Kelly, à la retraite après 38 ans d’enseignement et maintenant enseignante suppléante pour le District School Board of Niagara. Elle remplace régulièrement des collègues de la Central French Immersion Public School, à Grimsby.
Bonne année quand même
«Malgré l’abrupte fin des cours après le congé de mars, j’ai quand même eu une bonne année, je n’ai pas de regrets», note Jacqueline. Elle demeure cependant convaincue qu’il est impossible de couvrir le même curriculum en ligne qu’en salle de classe. «Certains élèves seront malheureusement perdants.»
En prenant sa marche quotidienne, tôt le matin, elle a croisé par hasard un jeune de la 8e année qui désire écrire un roman. «Madame Kelly, Madame Kelly! a-t-il lancé à distance. Je dois vous dire que je continue d’écrire mon roman, avec l’aide d’un ou deux amis.» Rien de plus encourageant pour une enseignante, à temps plein ou en suppléance.