CoViD-19: Quatre mois plus tard, toujours plus de questions que de réponses

Le fameux coronavirus.
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Publié 15/05/2020 par Agence Science-Presse

Le nouveau coronavirus a infecté des millions de personnes, et pourtant, peu est encore connu sur son mode de transmission auprès des personnes les plus vulnérables.

Des personnes âgées, oui, mais pas seulement. Avec des problèmes de santé, mais lesquels? Et quel est le rôle que jouent les gènes et le style de vie des personnes infectées dans l’équation?

Réponse au SRAS-CoV-2

Il faut se rappeler que la CoViD-19 n’est que la réponse du corps à la contamination par le SRAS-CoV-2.

Pour en savoir plus sur la transmission de cette maladie, il faudra repenser ce que nous savons de l’infection, explique le New Scientist: comprendre ce qui se passe une fois que le virus entre dans le corps, ainsi que le rôle des gènes dans cette réponse.

En plus d’aider à protéger les plus vulnérables, ces connaissances guideront le développement de futurs médicaments, précise-t-on dans cet article.

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En commençant par la question la plus urgente: combien de personnes attrapent le virus, et le transmettent à d’autres, sans jamais s’en rendre compte? Entre la moitié et les trois quarts des personnes infectées ne présenteraient pas de symptômes — ceux qu’on appelle les asymptomatiques.

Quid des enfants?

Les enfants semblent aussi susceptibles d’être infectés par le nouveau coronavirus, mais ils sont moins malades.

Plusieurs hypothèses sont sur la table pour expliquer cette réaction chez les enfants: dans leurs voies respiratoires, ils auraient moins de ces récepteurs de surface cellulaire que le virus doit percer.

Leur exposition de routine aux coronavirus qui causent le rhume commun pourrait peut-être aussi leur fournir une protection croisée le SRAS-CoV-2.

Autre possibilité, le système immunitaire des enfants serait moins susceptible de répondre agressivement, contrairement à ce que l’on constate chez les personnes âgées.

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Maladies chroniques

Le grand âge n’est de toute façon pas le seul facteur de risque à prendre en compte dans la gravité de la CoViD-19: tandis que les hommes semblent plus à risque de développer des complications, ce sont surtout les problèmes de santé chroniques, y compris le diabète, l’hypertension artérielle et le cancer qui accroîtraient le risque de maladies graves en cas de contraction du virus.

Les nombreux problèmes inflammatoires constatés chez les patients aux soins intensifs en seraient la conséquence.

L’obésité a aussi été avancée comme facteur de risque, mais les scientifiques se demandent si son association avec les maladies chroniques pourrait en être l’explication.

Enfin, pour élucider le fait qu’une proportion démesurée des populations minoritaires contracte la maladie dans les pays occidentaux, il faudrait regarder du côté de la pauvreté et des inégalités dans l’accès aux soins de santé, précise encore le New Scientist.

La génétique des asymptomatiques

À l’inverse, les chercheurs s’intéressent aussi à tous ceux qui paraissent être épargnés par l’infection.

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Le bagage génétique de certaines personnes pourrait dissimuler la clé du mode de transmission de la CoViD-19, de la même façon que certaines personnes n’ont jamais contracté le VIH malgré de nombreuses expositions au virus.

On sait à ce sujet que les porteurs d’un gène particulier produisent une protéine qui, à l’image d’un verrou, empêche le virus de pénétrer la membrane des cellules. Cette découverte, remontant à 1996, a permis de comprendre comment le VIH pénétrait les cellules et a aiguillé les scientifiques vers des antiviraux plus efficaces.

Deux généticiens de l’Université d’Helsinki en Finlande, Mark Daly et Andrea Ganna, ont commencé à recueillir des données génétiques auprès de patients atteints de la CoViD-19. Avec leur collègue Manuel Rivas de l’Université Stanford, de Californie, ils ont lancé la CoViD-19 Host Genetics Initiative, qui compte maintenant 151 études et recherches menées par plus de 500 scientifiques du monde entier.

Facteurs environnementaux

D’autres chercheurs explorent aussi cette piste qui risque par contre de s’avérer difficile, car la plupart des gènes semblent n’avoir qu’un faible impact sur la sensibilité aux maladies.

Autre difficulté: un nombre important de génomes devra être étudié pour séparer le signal du bruit dans cet énorme lot de données.

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Et même si les scientifiques comprennent comment les gènes contribuent à la gravité de la CoViD-19, il restera encore à déterminer comment ils interagissent avec les facteurs environnementaux, comme le tabagisme ou la pollution afin d’obtenir un portrait plus net de l’influence des gènes et du style de vie des personnes susceptibles de contracter ce nouveau virus.

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