Confinement réussi pour des aînés francophones à Toronto

Thérèse et Fernand Vachon, sur leur balcon, montrent leur appréciation aux travailleurs essentiels pendant la pandémie.
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Publié 05/05/2020 par Paul-Francois Sylvestre

Comme on l’a vu dans les dernières semaines, un tout petit virus peut avoir un gros impact sur la vie des aînés. À la Place Saint-Laurent, la seule résidence pour aînés francophones à Toronto, ces derniers portent un regard empreint d’expérience sur la situation actuelle.

Si les mesures de confinement restreignent la liberté et forcent à réorganiser son quotidien, elles leur permettent en revanche de se sentir plus en sécurité.

«J’ai 75 ans et j’aime faire ce que je veux faire par moi-même, mais les barrières du confinement font en sorte que la solitude devient plus pesante», affirme Mireille Ouellet, 75 ans.

«La liberté est sacrée pour moi», lance cette Québécoise d’origine qui se promène en fauteuil motorisé arborant les drapeaux franco-ontarien et arc-en-ciel de la fierté LGBTQ+.

L’édifice à logements pour aînés francophones Place Saint-Laurent, géré par CAH.

Située près du lac Ontario et gérée par Centres d’Accueil Héritage (CAH), la Place Saint-Laurent comprend 135 appartements pour environ 200 personnes. Une salle à manger sert les repas du midi et du soir, un service de jour est disponible et diverses activités sont offertes, notamment des sessions d’exercices, des ateliers santé, des pauses-café, des jeux de société, des soirées de bingo et un club de lecture et de théâtre.

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Activités et rencontres suspendues

Depuis le confinement imposé par la CoViD-19, tout a été suspendu. Les salles d’activités sont verrouillées. On a même enlevé les meubles dans le foyer et le solarium pour éviter que les gens se rassemblent. L’accès à l’édifice est interdit à tout visiteur, y compris les proches des résidents. Pas un seul cas de CoViD-19 a été décelé.

«Je trouve cela difficile de devoir rester chez moi, d’avoir à organiser ma vie et à meubler mes journées sans l’appui du personnel», note Zénon Nicayenzi, 85 ans. Ce Burundais d’origine et son épouse s’empressent cependant d’ajouter que le confinement renforce «l’idée que notre santé et celle des autres sont intimement reliées».

Zénon Nicayenzi: «Je trouve cela difficile d’avoir à organiser ma vie et à meubler mes journées sans l’appui du personnel.»

Pour le couple franco-ontarien Thérèse et Fernand Vachon, âgés respectivement de 69 et 71 ans, «l’incertitude face à la durée de la pandémie et la peur d’attraper le virus malgré les précautions prises demeurent une source d’anxiété. À la fin, nous serons tous des véritables experts en termes d’épidémie», constatent-ils.

Quand on demande aux aînés quelle activité leur manque le plus, Mireille Ouellet répond tout de go qu’elle trouve triste de ne plus pouvoir aller au restaurant.

Zénon Nicayenzi et son épouse s’ennuient des sessions d’exercices en groupe.

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Et Thérèse Vachon trouve difficile de ne plus visiter et recevoir les personnes qui lui sont chères à la Place Saint-Laurent.

Mireille Ouellet: «J’ai 75 ans et j’aime faire ce que je veux faire!»

Gestion professionnelle

Chacun et chacune soulignent que les gestionnaires font un travail correct et efficace. «La preuve, nous sortirons bientôt de ce confinement sans que personne n’ait été infecté», lance Zénon Nicayenzi avec espoir.

Le principe qui guide la vie de Zénon est le suivant: «ne jamais mettre en danger le bien commun, et cela, en respectant les règles établies».

Selon Thérèse et Fernand Vachon, CAH gèrent la pandémie de façon professionnelle, en suivant les mesures adoptées par la ville, la province, le pays et l’OMS. «Ils ont affiché et distribué à tous les résidents les recommandations à suivre. Ils ont également pris des précautions additionnelles, comme distribuer les repas à la porte des appartements, n’allouer qu’une personne à la fois dans l’ascenseur et communiquer à quelques reprises avec les résidents pour s’assurer de leur bien-être.»

Et tous de conclure que, une fois venu le déconfinement, il faudra continuer à être prudents à la Place Saint-Laurent afin de maintenir sa santé et celle des autres.

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