XYZ Éditeur dirige la collection Les Grandes Figures et publie des récits biographiques de Canadiens et Canadiennes qui se sont distingués dans leur champ d’activité. Le dernier-né de la collection s’intitule Lucille Teasdale: docteure Courage, un récit émouvant qui porte bien son titre.
En 1950, rares sont les femmes qui se spécialisent en chirurgie. Selon Lucille Teasdale, jeune Montréalaise, les femmes étaient pourtant faites pour la chirurgie, «c’était un travail féminin, comme la couture». Elle opte donc pour cette spécialisation, même si des collègues lui disent qu’«aucune femme ne confiera la vie de son enfant à une chirurgienne».
Au cours de ses études, Lucille Teasdale rencontre l’Italien Piero Corti qui entend pratiquer la médecine en Afrique. Piero se lie d’amitié avec Lucille et la convainc de faire un stage en Ouganda avec lui. En 1961, il lui écrit: «Je veux cheminer dans la vie avec toi à mes côtés, je veux que tu sois à mes côtés à l’hôpital, dans ma maison, dans ma voiture, dans mon lit, vivre avec toi le reste de ma vie.» Le couple s’épouse le 5 décembre 1961 en Ouganda.
Lucille parle le français et l’anglais, elle apprend l’italien, puis l’acholi, la langue des Ougandais du Nord. «Elle travaille vite avec précision, dirigeant l’orchestre des infirmières avec le savoir-faire d’un véritable maestro». Elle soigne tout, de la malaria aux maladies infantiles, en passant par les blessures infligées par des éléphants et des lions.
Dans le Nord de l’Ouganda, Piero Corti gère un petit hôpital de 40 lits. Il sollicite des contributions de sa famille et de ses amis en Italie, des gouvernements et des ONG. Son pays lui fournit beaucoup de matériel, de ressources et de jeunes diplômés. En 1973, le couple obtient 240 000 dollars du gouvernement canadien et ouvre l’école de formation en soins infirmiers de Lacor. Il s’agit de la première école ougandaise en nursing à l’extérieur de Kampala.