Dans le roman Freux de Pierre Ouellet, la ville de Savannah, en Géorgie, est le théâtre de drames innommables. Un homme, tantôt appelé le Pasteur ou le Prédicateur, est l’auteur de crimes en série qui nous sont racontés par un écrivain.
Le freux est un oiseau tenant à la fois du corbeau et de la corneille, caractérisé par un bec étroit dont la base n’est pas garnie de plumes. En ornithologie, on prétend que les freux poussent plus loin l’esprit de justice…
Le narrateur de Freux est un écrivain qui se délecte de phrases très longues (20 lignes et plus), très finement ciselées, tour à tour enivrantes ou ensorcelantes. Pour lui, nous sommes «un puzzle en constante décomposition, qu’il faut reconstituer à tout bout de champ».
Le prédicateur brouille les pistes
Pierre Ouellet crée un prédicateur qui publie des nouvelles «détournant l’attention sur un crime fictif d’une telle complexité qu’on ne voyait plus le meurtre réel qu’il représentait ou qui l’avait inspiré». Chaque crime que ce pasteur commet relève de la «méditation», bien plus qu’il n’est «prémédité».
Le prédicateur brouille les pistes en parlant de ses crimes à la troisième personne dans ses récits, ses oraisons, ses homélies, ses déplorations et autres lamentations.