Silence, on tourne! : les Indisciplinés misent sur une jeune metteure en scène

Anaïs Delhomelle, 17 ans et demi, passionnée de théâtre

Anaïs Delhomelle, metteure en scène de «Silence, on tourne!» pour les Indisciplinés de Toronto.
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Publié 12/11/2019 par Mélissa Salé

Détermination, courage et passion sont les maîtres mots d’Anaïs Delhomelle. La jeune fille, qui étudie désormais à l’Université de Toronto, s’est donné le défi de mettre en scène la prochaine pièce de théâtre des Indisciplinés de Toronto: Silence, on tourne!.

Les représentations, avec sur-titres en anglais, auront lieu ces 22, 23 et 29 novembre à l’auditorium de l’école secondaire Toronto Ouest (330, av. Lansdowne, juste au nord de College). Comptez 20 $ en ligne et 25 $ à la porte.

Dernière ligne droite, donc, pour Anaïs Delhomelle, qui est la plus jeune metteure en scène des Indisciplinés.

Le travail de mise en scène

Si Anaïs a pu relever ce défi de mise en scène, c’est surtout parce qu’au sein de son Club de théâtre au Collège français, elle en avait déjà fait trois.

Affiche du spectacle Silence on tourne!, actuellement joué en France.

Elle a également fait en sorte d’introduire des éléments d’originalités par rapport à la mise en scène des dramaturges Patrick Haudecoeur et Gérald Sibleyras, les auteurs de la pièce.

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«Je me suis inspirée de certaines choses de leur bande-annonce, mais j’ai rajouté ma touche.»

La mise en scène de cette pièce, qui raconte les péripéties d’un tournage au sein d’une pièce de théâtre, lui plaît beaucoup. «Cette pièce je l’adore. Juste la mettre en scène c’est vraiment amusant.»

Participation des jeunes

Pour la jeune fille, il était important que des jeunes participent dans ce projet. Elle a exposé cette idée lors de son entretien avec les Indisciplinés.

«J’ai amené cette idée de faire un pont entre les jeunes et la troupe de théâtre communautaire de Toronto. Notre équipe technique est complètement faite de jeunes, et on va avoir des musiciens dans la pièce qui sont des jeunes.»

Mettre en scène des adultes

C’est la première fois qu’elle dirigera des comédiens adultes. Elle nous confie que, pour elle, ça a un côté valorisant.

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«Dès le départ, je leur ai dit que je suis toujours dans l’apprentissage. Je sais que mon équipe est là pour me soutenir. Pour la majorité d’entre eux, ils ont déjà fait du théâtre, donc ils savent comment ça se passe.»

La priorité aux études

En plus de ses études en sciences politiques qu’elle a débutées au mois de septembre, Anaïs doit gérer la mise en scène de la pièce, un travail dans une boulangerie, et son activité d’apprenti entraîneur en entraînement physique d’intensité (bout fitness).

Anaïs Delhomelle (en rose) a joué au sein de la pièce Molière fait la comédie, d’Alain Vercollier, en 2016. Photo: Éloïse Moretto.

«Au début de la semaine, généralement, je fais mon planning de tout ce que j’ai à faire pour les cours. Je priorise toujours mes cours.»

Pour l’aider, elle a une assistante: «Elle m’aide énormément, car avec mes cours il y a des choses que je ne peux pas faire.»

Son début chez les Indisciplinés

Entre Les Indisciplinés et Anaïs, l’histoire a commencé lorsqu’elle avait 13 ans.

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Lorsqu’elle cherchait du bénévolat en 9e année pour valider son diplôme de secondaire, sa mère lui a proposé d’aller voir les Indisciplinés de Toronto. La troupe cherchait une personne pour faire les accessoires.

Affiche des Indisciplinés de Toronto pour la pièce de théâtre Rhinocéros, d’Eugène Ionesco, mise en scène en 2015. Anaïs Delhomelle a fait les accessoires pour cette pièce à son arrivée chez les Indisciplinés.

Peu emballée à cette idée au départ, Anaïs a finalement accepté. Mais contre toute attente, cette expérience lui a plu et l’a convaincu de rester chez Les Indisciplinés après son bénévolat.

«Je me suis rendu compte que j’aimais beaucoup ça. Donc je me suis dit que j’aimerai bien refaire partie de l’aventure que ce soit derrière ou sur scène.»

Le Club de théâtre du Collège français

En parallèle, Anaïs a créé au Collège français un club de théâtre, lorsqu’elle était en 10e année.

En 9e année, ses horaires ne lui permettaient pas de suivre l’option théâtre à l’école. Elle s’est donc mise en tête de créer son propre club de théâtre, avec le soutien de Pierre Gregory, membre des Indisciplinés.

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«La première année avec le Club, c’était difficile. Il y avait tellement eu peu de jeunes lors des auditions, que j’avais dû aller chercher mes amies pour venir dans ma pièce. La troisième année, 60 élèves sont venus aux auditions!»

Aujourd’hui, le Club rencontre un franc succès, car «cette année, il y a des élèves qui sont venus au Collège spécialement pour le Club de théâtre.»

Le théâtre comme passion avant tout

Parmi toutes ces expériences dans le milieu de théâtre, ce que préfère Anaïs c’est la mise en scène.

«Ce que je préfère, c’est mettre en scène, parce que je peux donner ma vision des choses. J’aime pouvoir donner des instructions, réussir à régler des problèmes.»

Anaïs Delhomelle a joué au sein de la pièce Frontières libres de Marie-Thé Morin, en 2017. Photo: Ron Giddings.

Pour elle, le théâtre est une passion. Pour l’instant, elle ne pense pas en faire un métier.

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«Pour moi, quand quelque chose devient un métier, ça peut être désagréable. Le théâtre, c’est un petit piment dans ma vie, c’est quelque chose que je veux garder, mais sur le côté.»

Dernière ligne droite

Il reste encore du travail jusqu’au jour J, et le rythme devient de plus en plus intense pour Anaïs et son équipe. Mais ils ne lâchent rien.

«Là au niveau des acteurs ça se passe bien, il faut juste répéter et garder le rythme», affirme-t-elle.

Elle espère que la communauté francophone sera présente aux représentations.

«Avec la pièce, nous sommes en train de promouvoir la francophonie. J’ai envie de voir tous ces francophones qui étaient en train de militer pour leurs droits, de venir voir la pièce.»

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