«Silence on tourne» ouvrira la 10e saison des Indisciplinés de Toronto

Vous aimez le théâtre, le cinéma, et vous tordre de rire? Alors la pièce de théâtre Silence on tourne, jouée et interprétée par Les Indisciplinés, la troupe de théâtre communautaire francophone de Toronto, est en plein ce qu’il vous faut!

Ce jeudi 12 septembre à l’Alliance française, le cocktail organisé pour leur dixième anniversaire a été l’occasion d’en apprendre plus sur ce spectacle qui aura lieu en novembre.

Une première canadienne

La présidente Geneviève Brouyaux a annoncé que cette pièce sera mise en scène par Anaïs Delhomelle et jouée les 22, 23 et 29 novembre dans l’amphithéâtre de l’école Toronto Ouest.

L’histoire tourne autour des déboires d’une équipe de tournage d’un film. Entre un vieux réalisateur amoureux de sa jeune comédienne, un producteur sans un sous dépendant de sa femme, un assistant-réalisateur perdu dans tout ce bazar, et tout un tas d’autres personnages plus hilarants les uns que les autres, ce spectacle promet de faire rire.

«En 2014, nous avons joué Thé à la menthe ou t’es citron?», explique Geneviève Brouyaux. C’était une pièce de Patrick Haudecoeur et on avait tellement ri! Du coup, quand on a appris qu’il avait écrit une nouvelle pièce, on s’est renseigné.»

Écrite par les dramaturges Patrick Haudecoeur et Gérald Sibleyras en 2017, cette comédie est actuellement en tournée en France. N’étant pas encore publiée, les Indisciplinés ont dû se débrouiller pour avoir le droit de la jouer.

«Il faut payer des droits d’auteur pour chaque pièce. D’habitude elles sont publiées et on passe par un organisme qui gère les droits d’auteur. Mais parce que la pièce n’est pas publiée et qu’elle est encore nouvelle, on n’y avait pas accès. […] À tout hasard, on a contacté l’agence qui s’occupe de cet auteur-là, et contre toute attente on a obtenu les droits!»

L’aventure des Indisciplinés

L’histoire des Indisciplinés débute en 2008, après la dernière représentation de la troupe amateure de théâtre francophone les Fous de T.O. Sa directrice Line Montreuil, qui n’avait pas de conseil d’administration, annonce qu’elle part au Québec, signant ainsi la fin de la troupe.

Barbara-Audrey Bergeron, qui a joué dans cette dernière représentation, a refusé de laisser tomber le projet. «Personnellement, je voulais continuer de faire du théâtre.»

Elle a donc permis de poser les piliers des Indisciplinés, reconnu officiellement depuis avril 2009 comme organisme à but non lucratif.

La fondatrice explique qu’elle avait des amis au Québec qui étudiaient «l’art indiscipliné», qui consiste à promouvoir différentes formes d’art non reconnues dans le monde artistique. Barbara-Audrey Bergeron a donc repris l’idée pour baptiser sa troupe amateure ouverte aux francophones et francophiles, qu’ils aient une expérience dans le monde du théâtre ou pas.

Indisciplinés donc, par leur originalité de recrutement.

Un bilan positif

Le bilan de ces dix années semble prometteur pour la suite, avec 22 spectacles montés et 104 personnes qui y ont joué.

Ils ont également remporté des prix. En 2011 et 2014, ils ont reçu le Prix reconnaissance communautaire, décerné par Théâtre Action, l’organisme qui œuvre au développement, au rayonnement et à la reconnaissance du milieu théâtral franco-ontarien.

Toujours de Théâtre Action, ils se voient décerner le Prix communautaire Jeanne Sabourin, pour leur représentation de Rhinocéros en 2016.

Ils ont aussi permis de favoriser non seulement l’intégration des nouveaux arrivants à Toronto, mais aussi la création de réseaux au sein de la communauté francophone… et même des couples durables!

«Si vous pensiez, parce qu’on est une troupe amateure, qu’on est des petits comiques qui font un peu n’importe quoi, détrompez-vous», assure Geneviève Brouyaux. «À plusieurs reprises, on nous a dit que nos spectacles rivalisaient avec les productions professionnelles. On s’est attaqué à des pièces ambitieuses et on les a interprétées avec beaucoup d’originalité, de créativité.»

Par ailleurs, Geneviève Brouyaux, qui fait du théâtre amateur à Toronto depuis 40 ans, qui a toujours fait partie des Indisciplinés et qui en est la présidente depuis 5 ans, est satisfaite de tout ce qu’ils ont réalisé sans subventions du gouvernement.

«Tout ce que nous avons accompli au cours de ces 10 ans, les spectacles, ateliers, mises en lecture, soirées sociales comme celle-ci, on a fait tout ça sans aucune subvention publique.» Les Indisciplinés comptent donc sur les dons et ont reçu tout récemment leur première commandite (du Conseil scolaire Viamonde).

L’avenir de la troupe semble prometteur. «Il y aurait des possibilités d’expansion; on pourrait imaginer faire plus que deux spectacles par année. Une chose qu’on aurait aimé explorer, qui n’a pas marché jusqu’à présent, c’est faire une tournée. Nous recherchons aussi une meilleure collaboration avec les écoles.»