Immigration : les mauvaises décisions du Québec profiteront au reste du pays

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Publié 04/11/2019 par Marc-André Ranger

Le gouvernement québécois de François Legault s’est fait élire avec un discours nationaliste et centré sur l’économie. Depuis son arrivée au pouvoir, les décisions prises en matière d’immigration sont conséquentes avec ce discours.

En campagne électorale, M. Legault aimait marteler que Montréal devrait accueillir un maximum de 50% des immigrants, puisqu’elle représente la moitié de la population du Québec. Montréal attirerait trop d’immigrants aux yeux de la CAQ, au détriment de l’économie des régions.

De plus, M. Legault avait promis de réduire le nombre d’immigrants pour mieux les intégrer.

Exit la diversité et l’inclusion

Fidèle à sa vision nationaliste, la CAQ a donné le ton en modifiant le nom du ministère de l’Immigration, de la diversité et de l’inclusion pour celui de ministère de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration.

Pour mieux comprendre, j’ai cherché en ligne la différence entre inclusion et intégration. J’ai ainsi trouvé ceci:

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«L’intégration est un terme générique. Cela signifie dans le langage commun l’adaptation d’individus «différents» à un système dit normal. Dans l’inclusion il n’existe pas de groupe de personnes, toutes les personnes présentent des besoins communs et individuels. L’égalité et la différence trouvent leur place, la diversité est la norme

Je comprends mieux maintenant la vision caquiste.

Les employeurs en priorité

Le 1er novembre dernier est entrée en vigueur une refonte complète du Programme de l’expérience québécoise (PEQ).

Résumé simplement, l’ancien programme permettait aux étudiants et aux travailleurs étrangers d’obtenir rapidement et simplement la sélection du Québec. Depuis le 1er novembre, l’accès à ce programme a considérablement été restreint.

Ainsi, seules certaines formations et professions spécifiques seront dorénavant acceptées.

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Maîtrise du français… en famille

De plus, alors que jadis seul le demandeur principal devait avoir une excellente maîtrise du français, dorénavant l’époux(se) devra également le maîtriser. Mieux vaut donc trouver la perle rare sur un site de rencontre pour francophones…

Les étudiants et travailleurs étrangers qui ne satisferont plus les critères du PEQ (à savoir: la majorité…) devront dorénavant espérer obtenir une invitation via la plateforme Arrima. Sous cette plateforme, l’aspirant-immigrant devra s’inscrire dans un bassin de candidats et «espérer» obtenir une invitation à postuler de la part du ministère.

Vous aurez compris que c’est le ministère qui décidera quels profils d’immigrants seront invités. La priorité devrait aller aux immigrants qui détiennent une offre d’emploi permanente validée par le ministère et, surtout, ceux qui souhaitent vivre en région.

Bienvenue au Canada!

Le pari du Québec tient à la prémisse que les immigrants sont prêts à tout pour y vivre, comme s’il n’existe pas d’autres options ailleurs au Canada.

J’aimerais rappeler que les immigrants qui postulent via un volet économique sont tous très qualifiés. Ils possèdent des diplômes postsecondaires, de l’expérience de travail et ils maîtrisent bien souvent plus d’une langue.

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Le principal attrait du Québec pour les immigrants francophones est la langue. Il est plus difficile de convaincre un immigrant francophone de s’établir hors des frontières du Québec. Or, avec la réforme du gouvernement Legault, «vendre» une immigration hors Québec est soudainement devenu nettement plus facile.

Deux ans supplémentaires

La sélection sous Arrima étant orientée vers les besoins des employeurs en région, le francophone qui souhaiterait vivre à Montréal se trouvera désavantagé. Or, ce profil d’immigrants est majoritaire.

De plus, même si cet immigrant arrivait à se qualifier, il devra attendre deux ans supplémentaires avant de devenir résident permanent.

Meilleures chances hors Québec

Hors Québec, les programmes de sélection des résidents permanents offrent de formidables opportunités pour les immigrants francophones qualifiés. Certains peuvent espérer la résidence permanente en seulement 6 mois.

Encore récemment, un client français de mon cabinet, inscrit sous le programme de l’Entrée express, s’est vu invité par la Nouvelle-Écosse. Il a obtenu sa sélection de cette province en 16 jours.

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Dans l’évaluation des options d’immigration, deux questions sont toujours soulevées: les délais de traitement et les chances d’acceptation. Grâce à la vision simpliste et idéologique du gouvernement Legault, l’idée d’immigrer hors Québec devrait prendre tout son sens pour nombreux immigrants.

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