Jojo Rabbit, grand gagnant du TIFF 2019

Et le gagnant est… Jojo Rabbit. Le prix du public, le plus convoité du Festival international du film de Toronto (TIFF), est revenu dimanche à ce film de Taïka Waititi.

Le nazisme en tragi-comédie

Avec ses acteurs renommés, tels que Scarlett Johansson, Rebel Wilson et Thomasin McKenzie, le réalisateur a choisi un sujet tragique pour le tourner en satire, comique et touchante à la fois.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, un petit Allemand découvre une jeune fille juive cachée dans sa maison et demande conseil à son ami imaginaire… Adolf Hitler.

L’année dernière, Green Book avait remporté ce prix du public, remportant par la suite l’Oscar du meilleur film, ainsi que deux autres récompenses. De bon augure, donc, pour Jojo Rabbit.

Le second choix du public s’est porté sur Mariage Story de Noah Baumbach, et le troisième sur Parasite de Bons Joon-ho.

Antigone, meilleur film canadien

La réalisatrice québécoise Sophie Deraspe a réussi son pari avec son long-métrage Antigone, qui a reçu le prix du meilleur film canadien. Cette réadaptation de la tragédie grecque classique se mue en quête de justice d’une femme, au coeur de l’immigration à Montréal.

Le meilleur premier film canadien a été décerné à Matthew Rankin pour Twentieth Century, un portrait fictif de l’ascention de l’ancien premier ministre William Lyon Mackenzie King.

The cave, un choix fort

Le prix du meilleur documentaire est revenu à Faras Fayyad pour The Cave. Ce film revient sur les conséquences de la guerre en Syrie, les paysages dévastés, les villes ravagées et les peurs des habitants qui vivent dans une précarité irritante.

Ce choix du jury est fort et lourd de sens dans le contexte actuel.

The Platform, de Galder Gaztelu-Urrutia, a reçu le prix Midnight Madness (la catégorie horreur ou bizarre du TIFF). L’absurde se mêle au réel dans cette satire des temps modernes, au coeur d’une prison pas comme les autres. La fiction délirante captive de par sa proximité avec le monde contemporain.

Prix internationaux

Le prix du jury international a été décerné à Martin Eden, le film de Pietro Marcello. L’histoire se déroule à Naples au XXe siècle et retrace le destin d’un jeune marin qui, par amour, décide de rompre avec ses origines modestes pour devenir écrivain.

Le jury à défendu son choix en «une histoire politiquement et philosophiquement provocante, racontée avec une grâce et une invention cinématographique extraordinaires, ce film réaffirme qu’il est facile de perdre en 2019: que le cinéma que nous connaissons est un iceberg dont il reste encore les neuf dixièmes restants à découvrir».

Le prix de la Fédération internationale des critiques de films revient à Murmur de Heather Young. Le jury a souligné sa simplicité, tant dans l’image que dans l’histoire, tout en étant d’une justesse irréprochable.

Le film raconte l’histoire d’une femme âgée, seule, qui découvre qu’un animal de compagnie peut finalement devenir une obsession pour lutter contre la solitude.

1982, de Oualid Mouaness, a reçu le prix NETPAC récompensant les cinéastes asiatiques. Ce film poignant dépeint la vie dans la banlieue de Beyrouth, au coeur d’une école privée, lors de l’invasion du Liban en 1982.

Courts-métrages

Le meilleur court-métrage du festival a été décerné à All Cats Are Grey In The Dark, de Lasse Linder, mettant en scène un homme appréciant la compagnie des chats au quotidien. Le jury a souligné le fait que ce film «brouille la frontière entre la narration et le documentaire».

Le meilleur court-métrage canadien revient à la réalisatrice québécoise Chloé Robichaud pour son film Delphine, qui porte sur l’adolescence d’une jeune fille libano-canadienne. Le film examine les questions de genre, d’identité et de pouvoir auxquelles est confrontée la jeune fille.