Pendant son concert à la Franco-Fête de Toronto samedi au Yonge-Dundas Square, Mehdi Cayenne a livré une prestation des plus énergiques. Il a presque défoncé la barrière entre la scène et la foule tellement il avait d’enthousiasme.
Mais il a aussi invité le public à réfléchir à des questions d’identité et de nationalisme.
Pendant sa chanson Ô Canada (à ne pas confondre avec l’hymne national), il a même invité le public à chanter. À chaque fois qu’il chantait «Ô!», ces derniers lui répondaient «Canada!» Mais ce n’était pas une chanson patriotique avec des paroles réconfortantes.
Respect envers les peuples autochtones
Il s’agit plutôt d’une chanson polémique qui dénonce entre autres la marginalisation des peuples autochtones.
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Ce n’est qu’une des chansons du musicien d’Ottawa qui mélange mélodie entraînante et sujet délicat. Ça peut paraître contradictoire, mais selon Mehdi cette contradiction repose sur une fausse dichotomie entre le divertissant et le sérieux.
Le bon et le mauvais
«Dans notre vie, les mauvaises choses et les bonnes choses, elles ne se vivent pas séparément», affirme-t-il. «On a tous les larmes et les sourires en même temps dans notre coeur, et je trouve que quand il y a une chanson qui a juste l’un et pas l’autre, pour moi il manque quelque chose.»
Cet instinct de toujours regarder l’endroit et l’envers du médaille colore plusieurs aspects de sa vision du monde. C’est comme ça qu’il voit le Canada, pays qui lui inspire l’amour, mais non le nationalisme. «Ce n’est pas parce qu’on n’est pas nationaliste qu’on n’aime pas notre pays ou les gens qui y vivent», explique-t-il.
En tant qu’immigrant algérien, il est reconnaissant pour son accueil au Canada, mais pas envers le gouvernement canadien. «Ultimement, c’est pas le gouvernement canadien qui t’accueille, c’est les nations souveraines des peuples autochtones qui t’accueillent», dit-il. «Comme immigrant, on ne se fait pas raconter toute l’histoire.»
Un regard critique sur l’Algérie
Alors que les manifestations se poursuivent à Alger contre le règne du chef d’état-major de l’armée, Mehdi porte aussi un regard critique sur le gouvernement de son pays natal. «La génération de mes parents en Algérie a été vraiment trahie par les généraux dans leur idéal patriotique», raconte-t-il.
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Il suit les développements sur le terrain avec intérêt et espère que les Algériens sauront éviter les erreurs du Printemps arabe. «Je pense qu’il y a vraiment une détermination à ne pas se faire récupérer par des plus grands pouvoirs qui donneraient un pouvoir symbolique et qui ensuite continuerait de tirer les ficelles», affirme-t-il.
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