62,6 millions $ pour lutter contre la pénurie d’enseignants

Moitié au français, moitié à l’immersion

Mélanie Joly au milieu de représentants d’institutions et d’organismes francophones de la Colombie-Britannique. (Photos: Lucas Pilleri)
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Publié 15/05/2019 par Lucas Pilleri

Le gouvernement fédéral investit 62,6 millions $ sur quatre ans dans des projets de recrutement et de rétention d’enseignants de français au pays.

La ministre des Langues officielles, Mélanie Joly, en a fait l’annonce ce lundi 13 mai lors d’une conférence bilingue à l’Université Simon Fraser (SFU) à Vancouver, réitérant l’urgence d’enrayer la pénurie: «Il n’y a pas assez de professeurs de français. La demande est plus grande que l’offre.»

Provinces sympathiques

Au-delà de l’embauche, la rétention demeure un défi. «C’est une carrière magnifique, mais il faut en être en mesure de recruter des enseignants qui vont rester enseignants. Ce n’est pas juste du recrutement, c’est du maintien», perçoit-elle, dans un contexte où les taux d’abandon des professeurs augmentent.

La ministre Mélanie Joly.

Les fonds financeront les projets des provinces à hauteur de 50% et ceux des organismes communautaires à 100%.

«Ce ne sont pas toutes les provinces qui sont sympathiques à la cause du français. Aujourd’hui, on a appris malheureusement que Doug Ford a décidé de couper le transport scolaire pour les enfants qui vont à l’immersion en français. Dans ces circonstances, on veut s’assurer de soutenir directement les communautés lorsque les gouvernements les laissent tomber», a confié en aparté la ministre.

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Formation universitaire

Mélanie Joly a rappelé que la Colombie-Britannique comptait 70 000 francophones et 300 000 bilingues, tout en saluant le dynamisme de la communauté locale.

«Pour vivre en français en situation minoritaire, il faut du courage, de la résilience, et surtout des institutions fortes. SFU en est une.» La ministre des Langues officielles a ainsi accordé 3 millions $ à l’institution afin de former de futurs enseignants «qui aideront à propager le fait français partout à travers le pays».

Glyn Lewis, directeur de Canadian Parents for French Colombie-Britannique et Yukon, Mélanie Joly, ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, Andrew Petter, président de l’Université Simon Fraser, Gino LeBlanc, directeur du Bureau des affaires francophones et francophiles de l’Université Simon Fraser.

La ministre a jugé «inacceptable» la situation actuelle de listes d’attente pour les inscriptions en écoles francophones et d’immersion. «Devenir un citoyen bilingue ne devrait pas être le résultat d’une loterie», a-t-elle déclaré.

Objectif : bilinguisme partout

Questionnée après son allocution sur le sujet, la ministre a renouvelé sa volonté: «On ne veut pas tomber dans un bilinguisme territorial. On veut se retrouver avec des citoyens qui sont en mesure de parler le français et l’anglais partout à travers le pays.»

Un défi à l’heure où le taux de bilinguisme des anglophones hors Québec stagne, inférieur à 7% d’après Statistiques Canada. La somme annoncée aidera d’ailleurs aussi à financer une table de concertation nationale sur le français langue seconde.

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La première moitié des 62,6 millions $ sera consacrée au système francophone, et la seconde à l’immersion. Le gouvernement fédéral invite d’ores et déjà les parties prenantes à soumettre leurs projets.

Auteur

  • Lucas Pilleri

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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