Le totalitarisme, une histoire toujours actuelle

Lénine, inventeur du totalitarisme moderne. Couverture de la revue Der Wahre Jacob, journal satirique allemand. Mussolini en couverture du numéro des éditions Faton sur le totalitarisme.
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Publié 12/05/2019 par Gabriel Racle

Dans un récent numéro (102) de leur revue Histoire de l’Antiquité à nos jours, les éditions Faton consacrent plusieurs articles d’un grand intérêt au totalitarisme et aux agissements des gouvernements qu’on a associé à cette idéologie.

C’est donc l’occasion de mieux comprendre une histoire récente ou toujours actuelle.

L’État omniprésent

Si «à la base de tout régime politique se trouve le phénomène essentiel de l’autorité, du pouvoir, de la distinction entre gouvernants et gouvernés» (Maurice Duvergé), dans le totalitarisme qui n’admet qu’un seul parti politique, et pas d’opposition, c’est l’État qui s’impose et confisque la totalité des activités de la société.

On peut considérer les régimes fascistes comme celui de Mussolini en Italie, national-socialiste (Hitler en Allemagne) et communiste (Staline en URSS, Mao en Chine) comme des exemples de régimes politiques totalitaires.

Hitler et Staline, le national-socialisme et le communisme.

Homme nouveau

C’est par ce sujet, La naissance du totalitarisme au début du XXe siècle, que s’ouvre la série d’articles traitant de ce thème historique.

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«Plusieurs facteurs expliquent l’apparition des régimes totalitaires au XXe siècle. Ceux-ci se fondent sur des idéologies totalitaires qui rejettent les valeurs démocratiques. Ces idéologies aspirent à l’avènement d’une société nouvelle et l’émergence d’un homme nouveau.»

Mouvement perpétuel

Selon la philosophe Hannah Arendt: «Ni le national-socialisme ni le bolchevisme ne proclamèrent jamais qu’ils avaient établi un nouveau régime, ni ne déclarèrent que leurs objectifs étaient atteints avec la prise du pouvoir et le contrôle de l’État. Leur idée de domination ne pouvait être réalisée ni par un État, ni par un simple appareil de violence, mais seulement par un mouvement constamment en mouvement: à savoir la domination permanente de tous les individus dans toutes les sphères de leur vie.»

Autrement dit, les régimes totalitaires cachent leur projet de construire une nouvelle société en utilisant des arguments adaptés à leur société pour entraîner l’adhésion du plus grand nombre de citoyens qui ne voient pas les objectifs secrets du remplacement de la démocratie par un autoritarisme absolu. C’est «l’État nouveau», séduisant en apparence.

Staline aux commandes de l’URSS.

Racisme et fascisme

Le régime nazi se base sur les principes énoncés plus haut, en plus de valoriser la race aryenne, celle dont les Allemands font partie, et rejette les «sous-hommes» juifs, slaves, tziganes.

En 1936, le général Francisco Franco, vainqueur de la guerre civile espagnole, avait instauré dans son pays un régime totalitaire. Il ressemble aux régimes fascistes de cette époque, dont celui dirigé par Mussolini en Italie: un parti unique, pas d’opposition acceptée, le chef est pratiquement l’État car c’est lui qui dirige tout, à la manière également du chancelier du Troisième Reich allemand, Hitler.

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Mussolini s’est efforcé d’implanter en Italie le fascisme, «en politique autoritaire qui associe populisme, nationalisme et totalitarisme au nom d’un idéal collectif suprême». Fin octobre 1922, à la suite de la «Marche sur Rome», Mussolini devient le chef du gouvernement italien et engage le pays dans la Guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne. On connaît la suite.

Mein Kampf (Mon combat): le manifeste d’Hitler. Mussolini et Hitler, le fascisme et le national-socialisme. Francisco Franco (1892-1975).

Le Rideau de fer

Déjà avec Lénine depuis 2017, mais surtout avec l’arrivée au pouvoir de Staline en 1927 et jusqu’à sa mort en 1953, l’URSS est un État totalitaire. «C’est une dictature où il n’y a qu’un seul chef, qu’un seul parti politique, un contrôle de l’économie, une police politique, ainsi qu’un culte de la personnalité et l’utilisation de la propagande.»

Et les États qui tombent sous sa coupe après la guerre deviennent aussi totalitaires: la Tchécoslovaquie de Tiso, la Bulgarie de Jivkov, la Roumanie de Ceaușescu, et d’autres encore. Un «Rideau de fer» divise l’Europe.

Les dictateurs communistes Jozef Tiso (Tchécoslovaquie), Nicolae Causescu (Roumanie), Todor Jivkov (Bulgarie).

Japon

En Asie, on peut citer le Japon dirigé par le premier ministre Hideki Tōjō. Le Japon qui s’allie avec l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste par le pacte tripartite du 27 septembre 1940 constituant officiellement l’Axe militaire Rome-Berlin-Tokyo. Le gouvernement décrète la mobilisation nationale et entame ensuite la guerre du Pacifique.

Hideki Tōjō, premier ministre du Japon du 18 octobre 1941 au 22 juillet 1944.

Actualité

Il y a encore des régimes totalitaires de nos jours. Certains le sont manifestement comme la Corée du Nord, l’Arabie saoudite, le Turkménistan, la Syrie, la Gambie, la Biélorussie…

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D’autres n’en sont pas loin: la Russie de Poutine, la République populaire de Chine, la République socialiste du Viêt Nam…

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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