Il y a urgence à mieux éduquer le public au fonctionnement des médias. Ce message faisait consensus le 1er mai parmi des journalistes et des experts en enseignement, réunis à la Grande Bibliothèque de Montréal, dans le cadre de la première Semaine québécoise de la presse.
Serge Barbet est directeur du Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (CLÉMI), qui organise en France une semaine similaire depuis 30 ans. Il a témoigné du bouleversement constaté dans son pays dans le rapport du grand public à l’information après l’attentat contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.
Thèses complotistes
La ministre française de l’Éducation de l’époque, Najat Vallaud-Belkacem, avait affirmé au micro de la radio RTL en 2015 qu’un jeune sur cinq adhérait aux thèses complotistes expliquant le drame. «Qu’est-ce qui a failli à l’école pour que les jeunes mettent en doute la parole des médias», s’est interrogé M. Barbet.
Mais éduquer les enfants au fonctionnement des médias, est-ce le rôle de l’école ou des parents?, demandait la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), qui organisait cette table ronde.
Normand Landry, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éducation aux médias et droits humains, rappelle que le rôle de l’école est de préparer à la citoyenneté. Or, explique-t-il, le programme éducatif québécois contient effectivement des notions d’éducation aux médias. «Le problème est qu’elles sont rarement évaluées», juge-t-il.