Les cours de lecture rapide sont devenus à ce point répandus que bien des gens prennent pour acquis qu’il est possible d’améliorer sa vitesse de lecture en apprenant quelques techniques. Or, il y a eu des études à ce sujet… et elles disent plutôt le contraire.
Depuis les années 1960, les détracteurs de la «lecture rapide» citent Woody Allen: «j’ai pris un cours de lecture rapide, et j’ai été capable de lire Guerre et paix en 20 minutes. C’est un livre qui parle de la Russie.»
Les données solides confirment sa boutade, écrit une équipe dirigée par le psychologue de l’Université de Californie Keith Raymer dans l’édition de mai de la revue Psychological Science in the Public Interest: ayant passé en revue des dizaines d’études sur la question, ils n’ont rien trouvé qui permette d’accréditer l’existence d’un soi-disant «talent».
En fait, la science est assez claire sur le fait que, dès qu’une personne arrive à doubler sa vitesse (par exemple, de 250 à 500 mots par minute), il s’effectue «un compromis entre vitesse et précision». En d’autres termes, le degré de compréhension du texte diminue à mesure que la vitesse de lecture augmente.
Qu’en est-il de cette gagnante de six championnats mondiaux de la lecture rapide, Anne Jones, qui a pu lire un Harry Potter en 47 minutes? Ou de cet Howard Berg, cité dans le Livre des records Guinness 1990 comme étant capable de lire 80 pages par minute?