Jerash la belle

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Publié 26/04/2016 par Aurélie Resch

Le silence s’impose quand on pénètre sur le site jordanien de Jerash. Grandiose, magnifiquement conservée au coeur de la ville, cette cité romaine du IIIe siècle avant JC, protégée par le sable jusqu’en 1925 n’en finit pas de séduire les visiteurs du monde entier. Superbe exemple d’urbanisme provincial romain, Jerash fait partie de ces merveilles que l’on retrouve essaimées au Moyen-Orient.

Grandes allées bordées de colonnes, temples majestueux, fontaines imposantes, théâtres et larges places contenues entre deux portes délimitant le site, une harmonie parfaite qui nous plonge au coeur d’une grande civilisation.

En entrant par l’arc de triomphe élevé en 129 en l’honneur de l’empereur Hadrien venu visiter la ville, on s’apprête à plonger dans l’un des sites archéologiques les plus impressionnants du Moyen-Orient.

Cette majestueuse construction tout en arches est la parfaite introduction à ce qui nous attend derrière, sous le ciel turquoise de Jordanie.

Petit hippodrome

Avant d’atteindre la porte Sud du site, on remarque un hippodrome, l’un des plus petits connus: dix chars seulement pouvaient y concourir!

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Passé celle-ci et avant d’aller de l’avant, nous vous suggérons un petit détour dans le théâtre sud. Plus imposant et plus ancien que celui qui se trouve près de la porte Nord à l’autre extrémité du site, il peut contenir jusqu’à 3000 spectateurs sur 29 gradins. Son mur de scène blanc et rose, impeccablement conservé en fait l’écrin parfait du festival de musique qui se tient chaque été à Jerash.

Recueillement

En revenant sur ses pas et en commençant à traverser le site, on découvre la place principale. Pavée, de forme elliptique et ourlée de colonnes à chapiteaux ornés, elle force l’admiration. D’une pureté de lignes parfaite, elle est de toute beauté et impose le recueillement.

Tout dans l’agencement de cette place confère un aspect théâtral au lieu. Et le silence qui règne ne vient que renforcer cette impression d’être le spectateur d’un spectacle époustouflant.

C’est du haut du temple de Zeus que l’on a la meilleure vue sur l’ensemble. Autre chef-d’oeuvre architectural bien conservé, le temple de Zeus nous surprend par la démesure de ses marches et de ses colonnes ainsi que par ses niches et portiques de style plus oriental que romain. D’ici, la vue sur la place principale et sur le Cardo maximus est tout simplement sublime.

Carrefour commercial

On poursuit son chemin sur une avenue à colonnes qui s’étire sur 800m avant d’atteindre la porte Nord à l’autre extrémité du site. Pavé et bordé de colonnes corinthiennes et ioniques, le Cardo maximus témoigne d’une forte activité avec des traces de roues de chars restées imprimées dans la pierre.

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Grande artère économique et sociale, elle abritait sur son flanc gauche le marché. Le bâtiment, plutôt sophistiqué, ouvre sur une cour intérieure octogonale, au centre de laquelle se trouvait autrefois une fontaine.

Ici venaient marchands et acheteurs, étaler leurs denrées, acquérir leurs biens, se poser un temps avec leurs animaux de bat avant de reprendre la route. Difficile de ne pas entendre cris, sons et musique d’alors tant le décor se prête au jeu.

Beauté et harmonie

Plus loin, une sublime fontaine dédiée aux nymphes nous laisse songeurs. L’art était au coeur de la cité de Jerash et tout fut mis en oeuvre pour que la ville ne soit que beauté et harmonie.

Le temple d’Artemis, plus grand que celui de Zeus (IIe siècle après JC) semble tout droit monter au ciel. Les colonnes qui l’érigent nous invitent à regarder encore plus haut. D’ici le panorama sur le site et la ville est étonnant.

Avant d’arriver à la porte Nord, on est un peu moins impressionné par les termes endommagés que par le théâtre nord, agrandi à plusieurs reprises, qui pouvait contenir 1600 spectateurs. Si le mur de scène a été abîmé, le portique reste remarquable.

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En revenant sur nos pas vers la porte Sud (mais oui, on ne se lasse pas de déambuler dans ce site!), on ne manquera pas de prendre les traverses pour visiter les huit églises que l’on compte sur le site.

À seulement 51 km au nord d’Amman, Jerash vaut absolument une visite. C’est un joyau incontournable du patrimoine jordanien et on ne peut que chaleureusement vous le recommander.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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