Édouard Lock, chorégraphe, directeur artistique et fondateur de La La La Human Steps, était de passage à Toronto la semaine dernière pour promouvoir Amjad, son nouveau spectacle, qui sera présenté le 15 mai au Centre Hummingbird. Avec Amjad, Lock poursuit son exploration de la danse sur pointes et revisite à sa façon Le Lac des cygnes et La Belle au bois dormant de Tchaïkovski. Le chorégraphe montréalais nous parle de ce qui l’a poussé à se frotter à ces ballets-phares de l’époque romantique.
Le Lac des cygnes et La Belle au bois dormant sont des histoires connues de tous qui font partie de l’imaginaire collectif. Afin de se les réapproprier, Édouard Lock s’est cependant davantage intéressé à la trame de fond, au symbolisme et aux archétypes présents dans ces oeuvres qu’à une approche narrative traditionnelle.
«Ces ballets racontent des histoires qui se passent entre la forêt et le palais», explique Lock. Si le palais est un endroit régi par certaines conventions, la forêt, elle, est le lieu des possibles.
«C’est là que les vraies choses se passent: les interrelations, les émotions et un renversement des valeurs», poursuit le chorégraphe qui voit là une allégorie du rapport entre le conscient et l’inconscient et une représentation toujours actuelle de la société et de ses structures.
«La société romantique était très rigide et n’acceptait pas certaines façons d’être. Les artistes qui voulaient représenter ces interdits devaient les transposer dans le règne animal, ou les situer en marge de la société où ils devenaient soudainement acceptables», explique Lock qui rajoute que «l’humain est plus complexe et ambigu que ce qu’on veut bien accepter au niveau social».