L’Alzheimer peut-il se transmettre d’une personne à l’autre, à la manière d’une infection? La réponse est non, mais la question n’est pas si invraisemblable que d’aucuns ne l’auraient cru.
«Il n’y a aucune preuve que l’Alzheimer soit infectieux», titre la journaliste scientifique Kelly Oakes. Elle réagit à une étude qui, parue dans Nature le 9 septembre, a aussitôt fait l’objet de titres un brin sensationnalistes dans certains médias trop pressés.
Le principal problème est que l’étude en question résulte de l’observation de seulement huit cerveaux de personnes décédées, sur une possibilité de 1800 «suspects», et que quatre d’entre eux montraient des signes de changements «similaires» à ceux qui souffrent de l’Alzheimer — et aucun n’était vraiment atteint d’Alzheimer.
Les chercheurs britanniques qui ont mené cette étude sont par contre partis d’une hypothèse réaliste. Jusqu’aux années 1980, des enfants de petite taille ont reçu des injections d’une hormone de croissance, extraite d’une glande du cerveau de donneurs décédés, donneurs qui se sont révélés par la suite être porteurs de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (CJ) — dont une variante serait plus tard connue sous le nom de maladie de la vache folle.
La procédure médicale a été interdite en 1985 quand on a commencé à soupçonner des problèmes. Les huit personnes en question ont elles aussi eu la maladie, à cause de cette hormone, et sont mortes depuis, à des âges variant entre 36 et 51 ans.