Au Moyen-Orient, la nature se chargera peut-être de détruire toutes les factions rivales avant que les humains n’achèvent de s’entretuer eux-mêmes. C’est la position provocante prise par le chroniqueur du New York Times Thomas Friedman, qui y va des exemples suivants:
– le 31 juillet, dans la ville de Bandar Mahshahr, en Iran, sur le bord du Golfe Persique, la température, en y ajoutant le facteur d’humidité («température ressentie»), a atteint un phénoménal 68 degrés Celsius;
– ce record a été atteint au milieu d’une canicule de quelques semaines qui a frappé l’essentiel du Moyen-Orient, déjà l’un des endroits les plus chauds sur Terre;
– parallèlement à cette canicule, le gouvernement irakien a mis à pied trois ministres et promis des réformes après des semaines de manifestations dont la principale demande était… la climatisation. Ou plus précisément, l’incapacité des autorités à maintenir l’électricité plus de quelques heures par jour, pendant des journées où la température reste bloquée au-dessus des 40 Celsius;
– en février dernier, selon l’Associated Press, la première décision du nouveau cabinet du président iranien Hassan Rouhani n’a pas porté sur le nucléaire, mais sur la protection du lac Orumieh, un des plus grands lacs d’eau salé du monde, qui a perdu 80% de sa superficie dans les 20 dernières années;