De nationalité suisse et canadienne, Quentin Mouron n’a que 26 ans, mais vient déjà de publier son quatrième roman, Trois gouttes de sang et un nuage de coke. Ce roman noir montre comment «on est toujours déçu lorsqu’on tente de racheter l’Homme en général par un homme singulier».
L’histoire se passe sur trois jours, en banlieue de Boston, où un retraité apparemment sans histoire est sauvagement égorgé; on le retrouve les yeux crevés, la langue tranchée et les joues découpées jusqu’aux oreilles.
Le shérif McCarthy, homme honnête et déterminé, mène l’enquête, mais il va trouver sur sa route Franck, un jeune détective privé, dandy, cocaïnomane et homosexuel.
Sans une preuve irréfutable, le shérif arrête un suspect. Son flair lui dicte que «des gens dont la vie a trop dégringolé sont capables de faire des tours salement pendables, des trucs bien insensés». Le suspect, lui, avoue qu’il n’est pas contre le crime et la justice puisque c’est son lot depuis sa naissance.
Quentin Mouron sait bien camper ses personnages et décrire leur profil psychologique; il excelle aussi dans l’art de faire rebondir l’action. Son récit est finement émaillé de réflexions comme «si le hasard n’a pas fait ses preuves, force est de reconnaître que le destin non plus» ou «les apparences ne trompent pas toujours, elles sont même parfois tout ce qu’il reste de la réalité».