Pour tout savoir sur la Sécession viennoise

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Publié 27/04/2015 par Gabriel Racle

Si les valses viennoises sont célèbres, si les édifices historiques de Vienne le sont tout autant, il est peut-être un monument dont le nom reste souvent énigmatique, celui de la Sécession.

Or il est impossible de visiter le cœur de Vienne, sa partie historique, sans passer devant un bâtiment quelque peu étrange, que les guides touristiques appellent la Sécession ou le palais ou le pavillon de la Sécession, le long de la Friedrichstraße, une importante rue de Vienne.

L’édifice de la Sécession

C’est l’architecte autrichien Josef Maria Olbrich qui a construit cet édifice en 1897-1898, comme manifeste architectural révolutionnaire. Il symbolisait la contestation d’un groupe d’artistes qui s’opposaient à la conception artistique conservatrice classique vers la fin du XIXe siècle. Olbrich était un partisan résolu de cette tendance.

Par sa structure architecturale, ce monument voulait s’opposer aux constructions traditionnelles de Vienne, notamment à celles du quartier environnant, marquées par le conservatisme. Le pavillon de la Sécession contraste singulièrement par son apparence.

Il est surmonté d’un dôme recouvert de feuilles de laurier dorées célébrant l’art nouveau, qui lui vaudra le surnom de «goldene Kohl, chou doré». Cette coupole s’élève au-dessus d’une façade d’une blancheur éclatante. Au frontispice s’inscrit la devise de la Sécession: «Der Zeit ihre Kunst. Der Kunst ihre Freiheit , À chaque âge son art, à chaque art sa liberté».

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Le mouvement de la Sécession

Ce bâtiment révolutionnaire était destiné à abriter les expositions du groupe de la Sécession, une branche de l’Art nouveau, qui s’est formée à Vienne en 1897 avec, au départ, Josef Olbrich, Josef Hoffmann et Gustav Klimt, qui en sera le président, sous le nom de Secessionsstil et que l’on connaît sous le nom de Sécession viennoise.

L’expression «Art nouveau» désigne un mouvement dont est issu le Secessionsstil («style de la Sécession») qui fait alors florès à Vienne, et qui se manifeste mondialement, mais avec des caractéristiques quelque peu différentes. Ainsi, les lignes sinueuses, les courbes et les formes végétales, d’importantes caractéristiques du mouvement, font place à Vienne à des formes plus «géométriques».

Une exposition

Pour faire connaître la Sécession viennoise, la Pinacothèque de Paris, ce grand musée déjà présenté dans L’Express à plusieurs reprises, a organisé l’exposition Au Temps de Klimt, la Sécession à Vienne. Cette exposition, en cours jusqu’au 21 juin, s’accompagne d’un livre d’art illustré remarquable.

Selon le communiqué de la Pinacothèque, le talent de Klimt (L’Express, 28 août 2012), «de ses débuts précoces à ses excès décoratifs où les dorures et l’expressionnisme naissant dominent, sont le socle d’une période nouvelle qui s’est épanouie à Vienne au tournant du siècle.

Ce mouvement artistique est en effet à l’origine de la naissance, quelques années plus tard, de l’un des courants majeurs de l’art moderne, l’expressionnisme», qui apparaît en Europe du Nord au début du XXe sicle.

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L’exposition présente plus de 180 œuvres issues des collections du musée du Belvédère de Vienne, ainsi que de collections privées. Les œuvres de Gustav Klimt (1862-1918) sélectionnées pour cette exposition forment le cœur de celle-ci. Des documents rares ayant trait à sa vie, à sa famille et à ses frères Ernst et Georg, artistes comme lui, avec lesquels il a souvent collaboré, sont également présentés.

L’exposition met en valeur d’importants chefs-d’œuvre de la Sécession et de l’avant-garde autrichienne, comme les premières œuvres d’Egon Schiele (1890-1918) et d’Oskar Kokoschka (1886-1980), entre autres. Une section de l’exposition est consacrée aux arts Viennois qui ont créé des pièces de mobilier, des bijoux précieux, de splendides céramiques.

Le livre d’art

Oublié par la Pinacothèque, cet ouvrage présente un double intérêt. Il permet de saisir facilement ce qu’apporte la révolution des artistes du groupe de la Sécession viennoise en réaction contre les représentations artistiques conservatrices, et ceci non seulement à l’aide de courts textes explicatifs, mais surtout par l’abondance des illustrations qu’il contient.

Le livre comporte deux parties. La première, qui compte environ 45 pages illustrées, s’ouvre par une synthèse qui situe la Sécession et sa structure: «La Sécession ne fait pas l’objet d’un programme précis sur le plan stylistique, mais davantage d’une réflexion sur l’art.»

Quatre courts chapitres, dont trois consacrés au grand maître de la Sécession que fut Gustav Klimt, mettent de suite le lecteur en mesure d’apprécier le Catalogue qui fait l’objet des pages suivantes, de la page 47 à la page 229. Toutes les pages, sauf celles qui divisent cet ensemble en plusieurs sections, offrent des reproductions diversifiées qui occupent chaque page, avec des mentions indicatives.

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C’est donc une occasion unique de découvrir des artistes peu connus et leurs productions artistiques «art nouveau», céramiques, tableaux, portraits, meubles, statues, paysages. Les huit pages consacrées aux superbes lithographies d’Oskar Kokoschka, disciple direct de Klimt, retiendront particulièrement l’attention par leur originalité.

C’est un livre de découvertes, ou de souvenirs, illustrant magistralement cette période de l’histoire de l’art, si importante bien au-delà des limures de la capitale viennoise.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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