Lorsque Jean-Sébastien Bach (1685-1750) est nommé au poste de Cantor (Kapellmeister) de l’église St-Thomas (Thomaskirche) de Leipzig en 1723, ce passionné de musique et de théologie est déjà un compositeur accompli, un génie de l’art lyrique.
L’école prestigieuse de l’église St-Thomas, vieille de six siècles, dont il a la charge, a une longue tradition de formation musicale. Bach doit pourvoir les quatre églises de la ville en choristes, et faire exécuter une cantate par dimanche, et par jour de fête.
S’il réutilise certaines cantates, qu’il avait écrites alors qu’il était à la cour de Weimar dans les fonctions d’organiste, de violon solo et de compositeur (1708-1717), Bach écrira quatre cycles complets de cantates originales à Leipzig, mais aussi ses Magnificat et ses Passions (cinq), dont deux seulement nous sont parvenues dans leur intégralité: La Passion selon St-Mathieu (1727), et La Passion selon St-Jean (1723-1724).
Proche d’un opéra, La Passion selon St-Jean est un chef-d’œuvre du patrimoine musical mondial.
C’est cette fresque chorale grandiose que nous offre l’Orchestre baroque et le chœur de chambre Tafelmusik, sous la direction d’Ivars Taurins, dès jeudi soir, à l’Église Trinity-St. Paul’s Centre, avec plusieurs solistes étoiles: la soprano Julia Doyle, le contreténor Daniel Taylor, les ténors Charles Daniels et Paul Ziadé, ainsi que les barytons Peter Harvey et David Roth.