Romancière, nouvelliste, poète et essayiste, Martine Jacquot est une figure littéraire très connue en Nouvelle-Écosse, où elle demeure, et en France où elle a publié pas moins de six romans. Son tout dernier ouvrage s’intitule Les oiseaux de nuit finissent aussi par s’endormir. Ce roman impressionniste l’a fait entrer de plain-pied dans la littérature pancanadienne.
L’auteure raconte l’histoire d’Ève, une interprète et globe-trotter en quête de sa propre existence. Ne vous attendez pas à une intrigue corsée ou à des rebondissements spectaculaires. En vingt pages, vous apprendrez souvent ce qui s’écrit en à peu près vingt lignes; le reste est réflexion, méditation et introspection. On encore description d’une atmosphère, d’une impression, d’un sentiment.
Ève a toujours l’impression «d’être de passage, oiseau migrateur solitaire et pressé, sachant qu’elle repartirait incessamment, qu’elle retournerait hanter des rues d’autres continents». Elle se demande pourquoi la vie lui fait croiser des gens auxquels elle ne peut s’accrocher, car il y a toujours en elle «ce besoin d’aller ailleurs, comme si là où elle se trouvait, il n’y avait jamais rien qui vaille».
Dans Les oiseaux de nuit finissent aussi par s’endormir, l’auteure démontre, tout en nuances, que ce qui compte dans la vie, c’est le regard de ceux qui nous aiment. Du coup, on y apprend que «tout a une raison d’être, il suffit de chercher le sens de ce qui se passe».
L’auteure a beaucoup voyagé et elle aime glisser des descriptions de villes visitées qui l’ont marquée. À Moscou, ce n’est pas tant l’architecture qui la surprend, mais ce «monde du chacun pour soi, du débrouille-toi comme tu peux».