D’abord, il est essentiel de comprendre la définition de «sage-femme». Le Robert, qui considère ce nom comme étant exclusivement féminin, nous dit que c’est «celle dont le métier est d’accoucher les femmes». Pas de masculin possible selon le bon vieux Petit Robert, même dans ses plus récentes versions. On ajoute que c’est aussi une «auxiliaire médicale diplômée dont le métier est de surveiller la grossesse, d’assister les femmes pendant l’accouchement et de prodiguer les premiers soins aux nouveau-nés. Pas beaucoup de masculin là non plus.
L’exclusivité féminine de ce mot ne date pas d’hier. Le tout premier Dictionnaire de l’Académie Française de 1694, définit «sage-femme» comme suit: «On appelle ainsi celle dont le mestier, la profession est d’accoucher les femmes». Le pronom «celle» ne fait pas de doute sur le fait que ce «mestier» (métier) est pratiqué exclusivement par des femmes.
L’Office québécois de la langue française nous apprend que le mot «sage-femme» désigne la «personne qui, après avoir acquis la formation exigée pour avoir le droit d’exercer légalement la profession, donne à une femme les soins et les services professionnels requis pendant la grossesse, le travail et l’accouchement, ainsi qu’au nouveau-né pendant la période postnatale».
Et c’est dans le Grand dictionnaire terminologique de l’OQLF qu’on trouve le masculin recommandé: «sage-homme». Le GDT remarque aussi que le terme «homme sage-femme» est à éviter. On mentionne que le procédé de formation qui consiste à ajouter le nom «homme» à une appellation au féminin, comme dans un «homme sage-femme», n’est pas utile ici puisqu’il existe déjà une forme masculine: un sage-homme.
Mais cette masculinisation est contestée. Parce qu’en fouillant dans certains ouvrages pour trouver l’origine du mot «sage-femme», on découvre que ce mot est formé de «sage», dérivé de sapiens (la connaissance, l’expérience, sources de sagesse). Le mot «femme» ferait quant à lui référence à la femme qui est l’objet de cette connaissance et qui a besoin d’accoucher. L’origine du mot composé reste mal connue, nous dit-on. Selon plusieurs sources, le mot femme se réfèrerait non pas à la praticienne mais à la parturiente ou, si on préfère, à la femme qui accouche d’un bébé.