L’article 41 de la Loi sur les langues officielles (LLO), qui impose au gouvernement fédéral une obligation positive et progressive, et qui contient comme critère l’épanouissement des communautés de langues officielles en situation minoritaire (CLOSM), établit des principes et des paramètres que les tribunaux doivent appliquer.
C’est ce qu’on peut lire dans le mémoire des faits et du droit de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB), déposé le 19 février dernier en Cour d’appel fédérale.
Questions fondamentales
La démarche de la FFCB soulève deux questions fondamentales pour l’égalité réelle des langues officielles et l’avenir des CLOSM. Le gouvernement fédéral peut-il se soustraire à ses obligations en déchargeant la mise en œuvre de ses politiques aux provinces? L’article 41 de la LLO, pourtant modifié en 2005 précisément pour cette fin, impose-t-il des obligations concrètes aux institutions fédérales?
Rédigé par les avocats Darius Bossé, Jennifer Klinck, Mark Power et Perri Ravon, le mémoire vise à faire renverser la décision de la Cour fédérale dans le dossier Fédération des francophones de la Colombie-Britannique c. Canada (Emploi et Développement social), 2018 CF 530.
Le juge Denis Gascon avait conclu que les services d’aide à l’emploi de la Colombie-Britannique, qui mettent en œuvre la politique du gouvernement fédéral sous la Loi sur l’assurance-emploi, ne sont pas sujets à un contrôle en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés ou de la LLO.