Jeudi dernier, Le Labo a donné rendez-vous au public à la galerie Artscape Triangle pour un «rendez-vous français farsi» interrogeant la «transmission de l’identité linguistique» comme un outil de création artistique…
De chaque côté du mur blanc, des feuilles de papier kraft ont été disposées au sol. La poétesse Heather Hermant s’apprête à débuter sa lecture, tandis que l’artiste multidisciplinaire iranienne, Gita Hashemi, trempe son pinceau dans de l’eau colorée. La performance peut débuter.
Lors de cet événement, les spectateurs ne doivent pas s’attendre à tout comprendre. L’objectif est de vivre la traduction comme une expérience linguistique.
À ce propos, Aurélie Lacouchie, membre du comité de programmation artistique du LABO, note qu’il y a en effet «des choses qu’on écrit dans une langue que l’on ne peut pas expérimenter dans une autre». C’est le cas lorsque des personnes bilingues passent de l’anglais au français (ou vice versa) pour exprimer une émotion, un concept, une expression qui est plus précise, dans une langue que dans l’autre, ou qui n’a tout simplement pas d’équivalent dans l’une des deux langues.
Le public multiculturel découvre ainsi l’histoire de Mirza I’tisam al-Din, un secrétaire de la Compagnie des Indes orientales, parti en Angleterre, en 1765, sur l’ordre de l’Empereur moghol, pour traduire une de ses lettres aux Britanniques. Il en résulte le premier carnet de voyage écrit en farsi (persan).