Pour une «Charte des droits» du lac Érié

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Invasion d'algues dans le lac Érié. (Photo: NASA 2017)
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Publié 23/02/2019 par Agence Science-Presse

Un lac a-t-il des droits? Un référendum tenu la semaine prochaine à Toledo, une ville de l’Ohio située au bord du lac Érié, pourrait ajouter un paragraphe à la définition de ce qu’est un individu — ou un plan d’eau.

Théâtre d’invasions d’algues toxiques ces dernières années, malmené par les rejets de l’agriculture et de l’urbanisation, le lac Érié est aussi une victime de la politique: il touche à l’Ontario et à quatre états américains.

Et tous ces gouvernements — en plus des métropoles de Buffalo, Cleveland et Toledo — se renvoient la balle.

Engrais agricoles

C’est de cette dernière que provient l’initiative d’un référendum pour une «Charte des droits du lac Érié». C’est également Toledo et son demi-million d’habitants qui ont le plus souffert des invasions d’algues depuis le début de la décennie.

Bien que l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) et les agences locales responsables de la qualité de l’eau aient publié dès 2009 un rapport sur la pollution par le phosphore — la faute aux engrais agricoles qui, emportés par les cours d’eau, s’accumulent dans le lac — très peu de pression a été mise sur les agriculteurs.

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En 2015, un nouveau plan conjoint de l’Ohio, du Michigan et de l’Ontario a annoncé une diminution de 40% des rejets de phosphore, mais sur 20 ans.

Le droit de vivre

Une victoire du «oui» au référendum du 26 février conduirait à amender la charte de la ville de Toledo pour lui ajouter un article stipulant que le lac Érié a le droit légal de «d’exister, prospérer et évoluer naturellement».

Un tel vote n’engagerait pas l’État de l’Ohio, et encore moins les autres gouvernements. Ses promoteurs, incluant le groupe Toledoans for Safe Water, espèrent qu’il aura valeur d’exemple, d’autres groupes dans d’autres villes, et ailleurs dans le monde, travaillant à promouvoir des résolutions similaires.

Pour se retrouver sur le bulletin de vote, la question devait recueillir 5 200 signatures de résidents de Toledo, elle en a recueilli près de 10 000.

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