Autonomie ou dépendance?

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 16/09/2014 par Aurélie Resch

Dois-je laisser mon enfant aller seul à l’école, à son activité extrascolaire, à l’anniversaire de ses copains ou devrais-je l’accompagner?

La question se pose à chaque rentrée avec son lot de craintes et de responsabilités. On veut que nos enfants deviennent indépendants mais on craint pour leur sécurité. Quand pouvons-nous décemment les laisser se rendre seuls quelque part?

Une fausse question

Si la question concerne la sécurité, la réponse pourrait très bien être: jamais. En effet, le danger est partout à partir du moment où l’on respire et l’on se déplace.

Mais cela est aussi vrai pour un enfant que pour un adulte. Chaque fois que vous prenez la voiture, le train ou l’avion, vous risquez l’accident. Du moment que vous fréquentez un endroit désert ou plein de monde, vous risquez l’agression, la maladie, la mauvaise rencontre.

Et pourtant, l’adulte se promène, se déplace, interagit dans le monde en limitant son questionnement du danger.
L’adulte plus responsable qu’un enfant? Pas celui qui boit plus que de raison et prend le volant ensuite, pas celui qui montre des signes ostentatoires de richesses, pas celui qui s’aventure où il ne devrait pas…

Publicité

Plus attentif qu’un enfant? Pas celui qui traverse la route en textant sur son téléphone portable, pas celui qui parle au téléphone en conduisant, ni celui qui laisse quelque chose sur le feu tandis qu’il sort faire des courses.
Alors pourquoi se poser davantage de question pour un enfant?

Mon enfant est-il responsable?

Souvent la réponse réside dans le mot clé «confiance». Suis-je confiante que mon enfant fera attention en traversant la route? Qu’il ne suivra pas un étranger? Qu’il ne se perdra pas en route? L’enfant est un être fragile que l’on protège. Pas qu’on expose.

Qu’en est-il de votre confiance aujourd’hui, là maintenant, à la maison, avec vous dans la vie de tous les jours? Votre enfant vous obéit-il? Lui confiez-vous des responsabilités qui lui font prendre conscience de ses capacités et qu’il accepte avec fierté? Lui donnez-vous régulièrement un peu plus d’autonomie sur les tâches quotidiennes (s’habiller, s’attacher en voiture, se préparer un repas simple, remplir sa boîte à lunch)?

Quel que soit l’âge, l’enfant doit apprendre à fonctionner de plus en plus par lui-même. Ces étapes sont essentielles à son indépendance – et à la votre!

Pensez à ce que vous pouvez faire une fois ces tâches accomplies par votre fille ou votre fils, multiplié par le nombre d’enfants que vous avez à charge.

Publicité

L’enfant se sent responsable et important lorsqu’il entreprend des actions, des gestes qu’il vous a vu faire, vous adulte, pour lui jusqu’ici, et qu’il est capable de mener à bien. Progressivement il se prépare à endosser davantage de responsabilités, de gagner plus d’indépendance.

Mes fils sont partis en vélo à l’école à 9 et 7 ans. L’aîné étant responsable du second; le plus jeune s’efforçant de gagner l’admiration de son grand frère en ajustant son rythme et son sérieux à ce dernier.  

Nous avions fait le trajet ensemble quelque fois et je les ai vus pédaler, observer les règles de sécurité. Les vôtres peuvent marcher, pédaler, prendre le train ou faire du roller pour rejoindre leur cours, leurs amis, leurs activités.

Établissez des règles («appelle-moi dès que tu arrives», «sois à l’heure pour rentrer»…) qui vous tranquilliseront et qui l’habitueront à une certaine rigueur.

Suis-je prêt/e à le laisser partir?

Votre enfant est prêt à prendre son autonomie. Êtes-vous prêt/e à la lui accorder? Songez au temps que vous gagneriez et que vous pourriez investir pour vous.

Publicité

Réfléchissez à l’importance que vous lui accordez en lui prêtant votre confiance, en le responsabilisant. Vous souvenez-vous de votre première prise de liberté? La première fois que vous avez pris le train seul? La première fois que vous vous êtes rendu/e à votre rendez-vous par vos propres moyens? La joie et la fierté qui gonflaient vos poumons.

C’est le moment de donner cette chance à votre enfant. En graduant la «difficulté» liée à l’autonomie. Loin de démissionner de votre rôle de parents vous ajouter un jalon à son éducation. Le plus tôt, le mieux. Pour lui comme pour vous.

Davantage qu’un parent sauveur, vous êtes un parent responsable. Mesurez d’abord ce qui vous retient de vous séparer de votre enfant et réfléchissez ensuite à cette angoisse, cette culpabilité qui vous rattache à votre enfant. Avez-vous davantage besoin de lui que lui de vous?

Testez un peu de votre confiance et de son autonomie et mettez-le progressivement en situation d’indépendance. Habituez-vous à lui faire confiance et soyez surpris et fier des résultats. Une victoire et une marche tranquille vers liberté pour chacun.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur