En prendre plein la vue. Cette expression n’aura jamais eu autant de sens qu’en assistant à Cabaret brise-jour, la dernière création de l’Orchestre d’hommes-orchestres (LODHO). Samedi au Theatre Centre, c’était le dernier appel à Toronto, pour ceux qui n’avaient toujours pas tenté l’expérience.
LODHO ne s’est pas fait attendre. Déjà sur scène, les artistes, Bruno Bouchard, Gabrielle Bouthillier, Jasmin Cloutier, Simon Drouin, Lyne Goulet, Philippe Lessard-Drolet, Simon Elmaleh et Danya Ortmann étaient assis, debout, dans une faible lumière, face au public. Un peu comme s’ils n’avaient jamais quitté le théâtre, ne faisant qu’un avec le décor. Le public prend place et observe, curieux, prêt à recevoir le signal. Un son de clochette, le décor prend vie. Le public aussi.
«Avant que la soirée ne se termine, j’aimerais vous chanter une dernière chanson.» C’est sur ces quelques mots et sous les rires du public que le spectacle commence. Le ton est donné. L’ordre et les règles sont à proscrire. On commence par la fin, en passant par le début, on continue et puis on recommence.
De Berlin à Paris, et pourquoi pas New York, pour revenir à Berlin, et puis, Paris… Sans bouger de sa chaise, le public plie bagage et se fait la malle, à travers un chassé-croisé d’histoires et de chansons, sur les pas entremêlés du célèbre réalisateur allemand Kurt Weill.
Chassé-croisé
Le voir pour le croire ne suffit pas. Il faut l’entendre aussi, voire même le sentir. En fait, avec LODHO, tous les sens sont mis à contribution. À commencer par la vue. Dans un décor des plus originaux, de l’ambiance cabaret berlinois aux allures parisiennes en passant par la grandeur new-yorkaise, l’on rit et l’on pleure du meilleur comme du pire de la condition humaine.