Les musiciens ayant toujours été des pourvoyeurs de baumes sonores, on ne s’étonnera pas que Daniel Lavoie assume ce rôle sur Docteur Tendresse (GSI Musique/Sélect), surtout qu’il possède la voix – et la tête – du personnage.
Contrairement aux autres toubibs de la scène musicale (Dr. Hook, Dr. John et Dr. Feelgood viennent à l’esprit), Lavoie est plutôt du genre à pratiquer la médecine douce. Tantôt fraternel, tantôt paternel, ce nouvel album semble issu du désir de réconforter alors même qu’il dénonce, au point où on a presque l’impression, par moments (sur la chanson titre et le très joli Les chats attendent à la portent) que Lavoie a conçu Docteur Tendresse pour le public d’âge scolaire, auquel il avait d’ailleurs consacré deux disques il y a quelques années.
Fruit de fertiles collaborations – avec le réalisateur et multi-instrumentiste Alexis Dufresne, mais aussi avec de vieux copains qui ont pour noms Brice Homs (Sauvez, un cri du cœur écolo), Alain Leprest (La voilà notre armée), Patrice Guirao (La liberté) et Marie Nimier (l’ambitieux La Naïade) – Docteur Tendresse est de ces albums aussi soignés dans leur conception que leur exécution, et dont la grande variété de thématiques exige qu’on l’apprivoise peu à peu.
La clé, dans pareil cas, est de ne pas se laisser rebuter par une production que l’on aurait souhaitée un peu plus viscérale et un peu moins soucieuse de jouer la carte du charme.
Les ailes d’une ange
Les parallèles entre les petits nouveaux de Daniel Lavoie et de Judi Richards étaient beaucoup trop nombreux – et édifiants – pour que l’on passe à côté. Tandis que le premier joue les bons docteurs, Judi, quant à elle enfile les ailes d’un ange pour nous offrir Du septième ciel (GSI Musique/Sélect).