L’orchestre d’hommes-orchestres est en ville

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Publié 25/03/2014 par Sonia Baritello

Homme-orchestre: nom masculin, désignant un musicien capable de jouer de plusieurs instruments simultanément. Vous pourriez vous contenter de cette définition, ou bien explorer le résultat par vous-mêmes. Avec Cabaret brise-jour, de mardi à samedi au Theatre Centre, rue Queen ouest, le collectif LODHO, l’Orchestre d’hommes-orchestres venu du Québec, vous emmène plus loin, et propose une tout autre définition: l’indéfinition.

Discipline. Ordre. Précision. C’est ce qui pourrait vous passer par l’esprit, lorsque l’on vous parle d’orchestre. Mais que se passe-t-il, quand huit «hommes-orchestres» se rencontrent? Tout l’inverse!

Entre musique, théâtre, performance, art de rue, cabaret, arts visuels… le groupe présentera sa dernière création musico-théâtrale, inspirée du parcours du compositeur allemand Kurt Weill. Un seul mot d’ordre: l’indiscipline, sous toutes ses formes.

Virtuosité transversale

Faire de l’indiscipline, c’est toute la posture artistique de LODHO. Composé d’artistes multifacettes, le collectif n’a pas fini de surprendre. De passage pour la troisième fois à Toronto, LODHO mélange les sonorités, les styles et les genres artistiques.

«Un jour, l’un de nos performeurs portait son tambour comme un sac à dos, suspendu à sa jambe. Ça nous a amusés, et c’est là qu’on a commencé à réfléchir à ce personnage, à cette figure populaire, qui joue par la vue», explique Simon Drouin, l’un des artistes.

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«C’est un homme qui n’excelle en rien de particulier, mais qui est bon dans plein de choses en même temps. C’est une virtuosité transversale, et c’est ce qui caractérise notre travail.»

Polyvalent, inconventionnel, expérimental, le groupe se reconnait dans l’absence de discipline, plutôt que dans la multiplicité. «Nous mêlons les disciplines, pour faire de l’indiscipline», explique Simon Drouin. Le groupe emprunte des directions mouvantes, inconstantes, «chaotiques», le tout pour créer une musique visuelle, à la fois audible et visible, à travers de véritables tableaux vivants.

«L’idée est de montrer quelque chose de vrai sur scène, de ne pas trop rester dans l’interprétation. Il y a un jeu avec nos instruments, ce n’est pas toujours comme on le souhaite, c’est parfois instable… c’est ça le naturel, l’idée d’être vraiment occupés sur scène», raconte Simon.

Et pour y arriver, LODHO mélange le chant, le théâtre, la performance, à travers une large palette d’instruments, parfois créés de toutes pièces: un lustre à flûte à bec, relié par des tuyaux à des poires à jus, une machine à trémolos de voix, un french kiss harmonicas, composé de deux harmonicas qui s’embrassent, des sons de chatouilles, entre «humour et torture»…

Cabaret brise-jour

De l’ambiance cabaret à Berlin, en passant par la nostalgie de Paris, pour finir aux comédies musicales de Broadway à New York, les artistes retracent la vie et le parcours artistique du compositeur allemand Kurt Weill.

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«C’est un répertoire très vaste et très évocateur. Les pièces servent déjà une sorte de dramaturgie. Nous avons voulu créer un nouveau théâtre, populaire et moins linéaire, où plusieurs histoires se croisent», raconte Simon.

Pour cela, huit musiciens/performeurs/personnages se retrouvent dans un salon du début du 20e siècle, pour chanter le meilleur, comme le pire, de la condition humaine. «Nous avons repris une vingtaine de pièces de Kurt Weill, tirées de sa réflexion sur la morale. Les musiciens prendront la parole pour parler d’amour, de haine, de guerre, des travers humains…», explique l’artiste.

Récompense

Lauréat cette année du prix Glenn Gould, le dramaturge et cinéaste Robert Lepage a choisi de remettre le prix Glenn Gould Protégé de la Ville de Toronto à LODHO. Cela se déroulera après une représentation de Cabaret brise-jour samedi.

«Entre musique, poésie et performance visuelle, les membres de LODHO créent leur propre forme d’art et nous mènent vers des territoires inexplorés […] Leur travail est réellement unique», a déclaré Robert Lepage.

Après Toronto, le groupe jouera à Calgary et à Vancouver, avant d’entamer une tournée européenne en mai.

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Informations et billets disponibles sur le site du Theatre Centre de Toronto

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