Cet article est paru dans Pro Tem, le journal des étudiants du campus bilingue Glendon de l’Université York. Il est diffusé par L’Express dans le cadre d’un échange entre les deux médias.
Lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s à Londres, le 5 octobre dernier, la fameuse toile de Banksy, La fille au ballon, s’est complètement autodétruite, devant un auditoire stupéfait.
Un pied de nez de l’artiste
L’œuvre est passée à travers un broyeur caché dans le cadre au moment où elle venait d’être achetée à 1,042 million de livres (environ 1,8 million de dollars canadiens), un nouveau record de prix de vente pour l’artiste. La gagnante a tout de même fièrement brandi son prix inédit.
L’Instagram de Banksy, blagueur, a affiché une photo de l’événement avec comme légende: «Going, going, gone…», un jeu de mot sur la phrase énoncée par les commissaires-priseurs anglophones. Banksy a avoué qu’il avait installé le broyeur dans le cadre au cas où le portrait serait vendu aux enchères.
Le matérialisme triomphant?
Ce faisant, Banksy semble avoir créé, et non pas détruit, une œuvre d’art. Après la vente, l’œuvre déchirée a été exposée pendant quelques jours, avant d’être remise à l’acheteuse. Cela illustre la nature matérialiste de nos sociétés, et la monétisation de l’art de rue.
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En effet, contrairement à ce qu’on pourrait croire, cet acte contestataire a fait augmenter le prix de l’œuvre. Celle-ci vaut 20% de plus qu’avant de sa destruction. Peut-être Banksy est-il en train de rire du fait que le public est, encore une fois, tombé dans son piège?
Surprise au Louvre
Ce n’est pas la première fois que l’artiste tend des pièges au public. Au cours de sa carrière artistique, Banksy a fait plusieurs cascades.
Pour ne citer qu’un exemple, en 2004, il pénètre dans le musée du Louvre avec un simple billet de visiteur, et dépose à côté de la Joconde son œuvre, Le sourire de la Joconde. Ce portrait satirique montre cette dernière avec un visage de bonhomme sourire.
Identité mystère
L’artiste de rue anglais, dont les créations ont récemment été exposées pendant près de deux mois à Toronto, n’a jamais dévoilé son identité au public. Il est de plus en plus élusif et mystérieux. Ses portraits sont souvent satiriques, mélangeant graffiti et humour noir.
D’ailleurs, bien qu’il ait produit en 2010 un film documentaire traitant de l’art de rue, intitulé Exit Through the Gift Shop, les critiques et amateurs d’art se demandent toujours ce que signifient vraiment ses œuvres, à la fois polémiques et fascinantes.
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Ils ont sûrement hâte de voir quel sera le prochain piège que Banksy leur tendra.
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