La cicatrisation par la communication ou comment, entre dire et ne pas dire, les arts peuvent sublimer l’horreur et la douleur en l’exprimant de manière détournée.
Boris Cyrulnik, célèbre neuropsychiatre et écrivain français, était de passage à Toronto du 1er au 4 novembre pour quatre conférences à l’occasion de la Semaine de sensibilisation à l’Holocauste.
Le chercheur et vulgarisateur, qui a introduit et développé la notion de résilience en France, est lui-même un survivant de la Shoah, et incarne cette résilience, la capacité de rebondir après avoir vécu un profond traumatisme et se reconstruire, mais différemment.
«La résilience, c’est reprendre un nouveau développement après une agonie psychique. J’ai été K.O. par la guerre, par une agression sexuelle, par un malheur social, une catastrophe naturelle. Je ne peux plus penser», explique Boris Cyrulnik.
Se taire est risqué
Un élément crucial de ce processus passe par le partage de son traumatisme par le récit. En effet, selon Boris Cyrulnik, se taire entraînera un clivage de la personnalité chez la personne traumatisée.