«Imaginez si, dans votre communauté, 50% des gens étaient touchés par le suicide.» Pour les membres des Premières Nations, il ne s’agit pas d’un scénario hypothétique, déplore l’organisme Jeunesse, J’écoute, la ligne téléphonique à l’intention des jeunes en détresse.
Depuis des décennies, le taux de suicide chez les Canadiens autochtones est plusieurs fois supérieur à celui de la population canadienne non autochtone, et il augmente… de 400 % en 10 ans dans certaines communautés du nord de l’Ontario!
10% des clients de Jeunesse, J’écoute déclarent être membres d’une Première Nation, être Autochtones ou Métis. «Ils nous disent également que, en plus de devoir affronter les difficultés auxquelles on se heurte quotidiennement lorsqu’on grandit, ils mènent une vie extrêmement dure.»
Les services de soutien en santé mentale auxquels ils ont accès sont limités et mal adaptés à leur réalité. Dans les petites communautés où tout le monde se connaît, le respect de la vie privée, l’anonymat et la confidentialité sont des facteurs qui empêchent bien des jeunes de demander de l’aide.
«Beaucoup de jeunes nous ont fait savoir que, dans les communautés éloignées, nous sommes souvent le seul service auquel ils ont accès», rapporte Todd Solomon, directeur des services cliniques en anglais chez Jeunesse, J’écoute.