Les mots de Pierre Léon résonnent, une fois de plus, à l’Alliance française

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Publié 21/05/2013 par Nicolas Dot

Lorsqu’on leur demande de dire ce qui les fascine dans l’écriture de l’écrivain Pierre Léon, Daniel Soha auteur et linguiste français et Marie-Noëlle Maillard traductrice française ne tarissent pas d’éloges celui qui donna son nom il y a près de dix ans à la Galerie de l’Alliance française. Pour le premier, «l’écriture de Pierre Léon est un parfait mélange entre deux extrêmes, une liberté d’esprit totale et une tradition littéraire.»

Pour la seconde, «c’est le style enjoué, alerte avec un clin d’œil à chaque tournant de sentier» qui caractérise l’écriture de l’auteur.

Il fallait en effet être présent à l’Alliance française de Toronto mercredi soir dernier pour découvrir ou redécouvrir cette écriture si pure et poétique. Ce sont Mr Soha et Mme Maillard, deux fidèles amis de l’auteur, qui firent la lecture de certains passages de deux ouvrages de l’écrivain (Le Mariage politiquement correct du Petit Chaperon rouge ; L’Odeur du Pain chaud). Un public sans cesse à l’écoute, constamment le sourire jusqu’aux oreilles et un Pierre Léon lui-même médusé ; bref une soirée réussie.

Pierre Léon et «son esprit révolutionnaire»

Après un hommage émouvant rendu à Claude Tatilon, pionnier de l’Alliance française, disparu il y a deux semaines, Daniel Soha commença les lectures par celle d’un des contes du Mariage politiquement correct du Petit Chaperon rouge. Pierre Léon se moque ici avec sarcasme et délectation de l’évolution de la langue française vers une forme de politesse ridicule, de respect extrême et risible.

Au sujet de cette œuvre, il nous confie d’ailleurs: «Dans cette série de contes pastichés, le politiquement correct étant apparu, j’ai repris le manuscrit des contes de Perrault et l’ai récrit d’une plume ludique et ironique.»

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On ne peut donc s’empêcher de sourire lorsque l’on entend des expressions saugrenues comme «non marchante», «non raciste», «non personne», «ingénieure», ou le fameux «ils ou elles», pures inventions (ou prédictions) de l’auteur.

Comme il le dit lui-même, «le politiquement correct était, dans le monde occidental, une attitude nécessaire à l’époque où j’ai écrit le livre (1996). Les femmes en ont beaucoup profité[…] pour édicter des lois obligeant les hommes à les respecter dans tout.»

En exagérant tout, en exacerbant le mauvais tournant que prend notre langage, l’écriture de Pierre Léon séduit l’assistance, de par son originalité, son imprudence et son culot.

Mais, comme le dit Daniel Soha, «Pierre Léon est un touche à tout, il peut écrire des livres sur la phonétique et des contes pour enfants, des fables et des pamphlets.»

Pierre Léon et sa nostalgie

Ainsi, L’Odeur du Pain Chaud, résumé en quelques passages par Mme Maillard, se démarque totalement du texte précédent.

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Véritable autobiographie, ce livre nous emmène dans la France des années 40 et 50. Il nous fait découvrir l’enfance de Pierre Léon sur les bancs de l’école, à la boulangerie regardant avec fierté son père les mains dans la pâte et scrutant avec envie le pain chaud dans le fournil. Une œuvre à l’opposée d’une autre.

Finalement, grâce à cette rencontre, certains ont pu obtenir un aperçu de cette écriture qui «laisse constamment le lecteur en éveil.» D’autres ont pu une nouvelle fois explorer la pluralité de couleurs que le célèbre auteur a sur sa palette.

L’Odeur du pain chaud / The Smell of Freshly-baked Bread, publié aux Éditions du Gref, collection Janus.
Le mariage politiquement correct du petit Chaperon rouge, Toronto, Éditions du GREF, 1996, 144 pages

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