Le musée Aga Khan révèle le secret des Fatimides

Les Fatimides à l'Aga Khan
Une occasion de découvrir l'exposition permanente au premier étage
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Publié 23/03/2018 par Lina Fourneau

Grimpez au second étage du musée Aga Khan pour découvrir le peuple fatimide, une dynastie très importante pour comprendre l’Islam aujourd’hui. Du 10e au 12e siècle, le règne de cet empire a laissé son héritage artistique… à explorer au plus vite.

Depuis le 10 mars jusqu’au 2 juillet, le musée Aga Khan a ouvert au public l’exposition Le Monde des fatimides. Une grande première, car aucun musée d’Amérique du Nord ne s’était auparavant penché sur le sujet.

Pourtant, la dynastie fatimide, c’est plus de deux siècles d’histoire et une très grande influence sur toute la culture méditerranéenne, européenne et orientale.

À l’occasion d’un nouvel épisode de notre série de découvertes torontoises Visites Express, l’historien franco-iranien Assadullah Souren Melikian-Chirvani nous a livré les secrets du peuple fatimide.

Les Fatimides à l'Aga Khan
L’historien iranien Assadullah Souren Melikian-Chirvani

L’héritage d’une dynastie minoritaire

Pour comprendre l’art, il faut dans un premier temps comprendre son histoire. L’empire fatimide est considéré comme un califat chiite. Le calife, c’est le chef et successeur du prophète Mahomet. Le nom fatimide vient d’ailleurs de Fatima, la fille de Mahomet.

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En plus de provenir d’une minorité de l’islam, le chiisme, les Fatimides sont imprégnés de l’ismaélisme. Ce courant explique l’importance que cette dynastie a eu dans l’Islam, se fondant plus sur un pouvoir religieux que politique.

L’importance de son histoire se traduit ainsi dans les arts, par des oeuvres presque jamais montrées, conservées au Caire. Elles ont fait le voyage jusqu’à Toronto, et les visiteurs de l’Aga Khan peuvent comprendre leur originalité à travers l’exposition.

Un art nouveau

C’est un art qui nous replonge dans l’histoire d’un peuple souvent forcé de partir. Étant minoritaires, les Fatimides étaient nomades et ont voyagé dans toute l’Afrique du Nord, du Maroc à l’Égypte.

C’est d’ailleurs ce peuple qui fondera Le Caire et s’y installera. Son multiculturalisme se reflète souvent dans l’art, avec l’usage de multiples matériaux. «Si vous vous approchez des oeuvres, vous pouvez même voir que certaines n’ont jamais pu être finies», révèle l’historien.

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«On peut voir un grand sens de la dérision», explique Assadullah Souren à L’Express. En effet, sur plusieurs oeuvres, on voit la liberté des artistes usant avec esthétique l’ironie. Des personnages au sourire sournois gravés sur une assiette, ou encore un artiste qui fait le choix de signer à l’envers son nom…

Laissez-vous envoûter par les secrets de l’art fatimide à travers des explications très bien construites en anglais et en français.

La beauté d’un lieu moderne

Après la visite de l’exposition temporaire, laissez-vous emporter par les notes musicales jusqu’à l’exposition permanente. N’oubliez pas de faire un saut dans la yourte mongolienne qui se trouve au milieu du musée, où des événements musicaux sont organisés.

Prenez le temps aussi d’observer l’architecture de ce musée moderne, qui a ouvert ses portes en 2014. Imaginé par l’architecte japonais Fumihiko Maki, le musée représente une prouesse architecturale au milieu d’un quartier paisible (au 77 Wynford Dr, au nord d’Eglinton près de l’autoroute Don Valley).

Le nom Aga Khan est celui de son financeur, le prince Karim Al-Hussaini, Aga Khan IV des Ismaélites, une branche chiite de l’Islam. L’homme, un ami de la famille du premier ministre Justin Trudeau, a investi plus de 300 millions $ dans un chantier qui a mis dix ans à voir le jour.

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Aujourd’hui, le musée Aga Khan a su se faire un nom dans la culture torontoise, étant le premier à se consacrer à la civilisation islamique. À travers les expositions, les conservateurs du musée cherchent à relier toutes les cultures musulmanes à travers l’art. Du Pakistan à la Chine, en passant par l’Afrique du Nord, ces expositions vous feront voyager.

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