Née en Iran, Hasti Saadi a 17 ans quand sa famille déménage à Toronto. Elle y restera sept ans et en profitera pour faire des études en photographie au College Georges Brown et à l’Université Ryerson, avant de suivre son mari et repartir en Iran. C’est là qu’elle se met au cinéma et se mêle à la communauté artistique de Téhéran. Aujourd’hui, son court-métrage Luminance est sélectionné dans la catégorie Corners au Festival de Cannes. Ancienne étudiante à l’Alliance française de Toronto, Hasti Saadi y présentait en primeur son film, mercredi soir dernier.
La projection à peine terminée que le public présent dans les locaux de Alliance française de Toronto à North York se lançait dans des réflexions alambiquées sur la condition de l’Iran et de son peuple.
Pourtant, la réalisatrice tenait bien à ce que son film ne soit pas politisé, ni mis en perspective à travers la situation politique iranienne.
Solitude partagée
Le court-métrage est tourné quasi intégralement dans une voiture et l’on comprend qu’un homme a fait appel aux services d’une prostituée. Les deux se parlent, se questionnent.
L’homme raconte ses difficultés avec sa mère et la jeune femme n’a pas honte de dire qu’elle pratique cette activité pour l’argent, en rêvant d’une vie meilleure une fois son pécule rassemblé.