Certaines communautés sont parfois amenées à cohabiter avec leur pire cauchemar. C’est le cas de la Première Nation d’Aamjiwnaang, dans la région de Sarnia, voisin de 46 usines pétrochimiques. La photographe québécoise Laurence Butet-Roch en a fait une cause qu’elle présente à l’Alliance française de Toronto dans sa série de photos intitulée Nos ancêtres étaient des chefs.
Lors du vernissage, le 14 février, la photographe a raconté que l’idée lui est venue d’une de ses amies, Sarah Marie Wiebe, professeur en science politique. Cette dernière est notamment l’auteur d’un texte sur la «justice environnementale» dans la «vallée chimique» du Canada.
Au départ, la photojournaliste y va par curiosité, «un peu à l’aveugle», dit-elle à L’Express. Là-bas, elle prend conscience du problème, se sentant même «honteuse de ne pas en avoir eu conscience plus tôt».
Un travail dans le temps
Ce premier pas, c’était il y a déjà sept ans. Depuis, l’artiste a fait des recherches. Pendant les quatre premières années, Laurence vivait en France et pouvait se rendre chez les Aamjiwnaan «deux fois par an». En 2014, elle revient au Québec, et c’est l’occasion de s’y rendre «plus fréquemment, tous les trois mois».
Ses photos sont accompagnées d’un texte, car on ne peut pas tout montrer par la photographie. Notamment, l’ancienneté du phénomène, la première raffinerie sur place datant de 1871. Il fallait donc insister sur «la mauvaise durabilité de ces usines».