La Société d’histoire de Toronto et l’Alliance française de Toronto se souviendront longtemps de la conférence de Léo Kabalisa sur la région des grands lacs en Afrique organisée pour le Mois de l’Histoire des Noirs. Originaire du Rwanda, le professeur de français avait été invité par la Société d’histoire pour parler de son expérience et de la situation dans cette région du monde minée par des guerres de clans depuis bientôt 20 ans. Devant une salle comble, il a été le témoin privilégié d’une situation pour le moins gênante qui a vu plusieurs membres du public prendre la parole de manière «enthousiaste» pour contredire sa vision et mettre en avant la leur, à travers des discours parfois empreints de relents haineux.
La situation de la région des grands lacs en Afrique, qui regroupe entre autres, l’Ouganda, le Rwanda, le Congo ou encore le Burundi, est souvent qualifiée d’instable, notamment depuis le génocide rwandais, qui a provoqué, outre des millions de morts, des mouvements de populations importants.
À fleur de peau
Dans les secondes qui ont suivi sa conférence à l’Alliance française de Toronto, Léo Kabalisa a pu voir que les «divergences» de point de vue à ce sujet sont toujours bien présentes, même au Canada, chez certaines personnes.
Si certaines personnes présentes lors de la conférence avaient encore des doutes sur l’animosité qui existe entre les peuples des pays des grands lacs, ils auront été servis, mais comme le souligne Rolande Smith de la Société d’histoire de Toronto, il faut aussi retenir de cette conférence qu’au moins, «ils se sont parlé».
«Certains nous ont même demandé d’organiser une table ronde, mais ce n’est pas à nous de faire ça», poursuit-elle.