Venise, la fascinante

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Publié 20/11/2012 par Gabriel Racle

Qui n’a rêvé ou ne rêve encore d’aller un jour à Venise? Cette ville quelque peu mystérieuse, qui mire son front dans les eaux, exerce un attrait qui dépasse le cade de son célèbre carnaval, cette célébration folklorique remontant au Moyen Âge, avec ses masques, ses costumes, ses frasques.

Venise, c’est toute une histoire que symbolisent encore ses titres de noblesse, la «Cité des Doges» ou la «Sérénissime», qu’illustrent ses monuments renommés comme le palais des Doges, ses lieux touristiques comme la place Saint-Marc, ses particularités comme ses canaux, ses gondoles et ses gondoliers. Fondée aux alentours de 528, Venise est toujours une histoire vivante.

«Que c’est triste Venise quand on ne s’aime plus / Les musées, les églises ouvrent en vain leurs portes / Inutile beauté devant nos yeux déçus», chantait Charles Aznavour, mettant par là-même en valeur le caractère artistique de cette vile. Et pour tout amateur d’art, Venise ne saurait être triste. Il y a tant à voir.

Les grands maîtres de la peinture, pour ne pas parler des architectes et des décorateurs, y ont laissé leur empreinte, souvent des œuvres si importantes qu’elles ne peuvent figurer dans aucune exposition. Elles sont intransportables et il faut aller les admirer sur place, ce qui consolera de leur tristesse ceux ou celles qui ont perdu leur amour.

Parmi ces grands maîtres de la peinture classique – mais il faudrait citer aussi les contemporains que présente depuis 2007 la collection d’art moderne du milliardaire français François Pinault dans le Palazzo Grassi, un palais du XVIIIe siècle – Titien, Tintoret, Véronèse, qui rivalisaient pacifiquement avec leur génie pictural.

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Mais il est de ces peintres vénitiens particulièrement intéressants, dont on parle moins, et dont nous avons actuellement l’occasion de faire connaissance grâce à une rare exposition et à un superbe livre d’art, et qui méritent de retenir toute notre attention parce qu’ils s’intéressent à Venise et nous la font voir comme ils la voyaient à leur époque: ces grands maîtres vénitiens, ce sont Canaletto et Guardi.

Un musée d’art

C’est le musée Jacquemart-André, à Paris, qui nous donne cette possibilité et les amateurs d’art qui se rendent dans cette ville ne devraient pas manquer de lui rendre visite. Ce musée offre, en plus de ses collections permanentes, des expositions tempo0raires d’une grande diversité et d’un grand intérêt, qui tournent plus rapidement que celles que peut offrir le Louvre, un incontournable, certes, mais qui ne devrait pas masquer d’autres musées, comme le musée Jacquemart-André.

C’est sous le titre Canaletto-Guardi – Les deux maîtres de Venise, que se présentent l’exposition en cours jusqu’au 14 janvier 2013 et le catalogue consacré à ces maîtres. Plus d’une cinquantaine d’œuvres ont été réunies pour cette rare exposition et se retrouvent dans le livre d’art qu’est le catalogue, en pleine page, avec une notice descriptive et explicative.

Le Musée Jacquemart-André présente également des «caprices»: de remarquables scènes d’une Venise imaginaire, peintes par Canaletto, Guardi et Bellotto. Certaines de ces toiles n’ont encore jamais été montrées dans une exposition temporaire.

Canaletto et Guardi

Maître incontesté de la veduta, Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (Venise 1697-1768) marque son siècle en fixant dans ses toiles les différents visages de la Venise de son temps. Canaletto parvient à associer un grand sens de la mise en scène, une technique de la perspective qu’il maîtrise parfaitement, et de très séduisants effets de lumière.

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On doit à Canaletto les plus belles et les plus novatrices vues de Venise, sources d’inspiration pour ses suiveurs.

À l’occasion du trois centième anniversaire de la naissance de Francesco Guardi (1712-1793), l’exposition rassemble plus d’une vingtaine de ses œuvres et met en lumière ses liens avec Canaletto, plus âgé.

Si Canaletto est plus rationnel, Guardi est plus fantaisiste, comme pour donner à chaque scène un charme particulier. Les couleurs chaudes et les lumières vibrantes des tableaux de Guardi soulignent la beauté de la Sérénissime et sa fragilité.

Découverte

Cette superbe exposition offre l’occasion spéciale de découvrir Venise, telle qu’elle était à l’époque de ces maîtres de la veduta, et leur talent. La veduta (vue en italien) désigne la peinture panoramique très détaillée d’un paysage. Au XVIIe siècle, Venise était considérée comme la capitale de ce genre.

L’idéal est de voir de ses yeux les œuvres exposées. Mais le livre d’art (240 p,) les présente magnifiquement et l’on voit tous les détails: les monuments, les gens avec leurs atours, leur comportement, leurs habitudes. Un livre de souvenirs pour qui a vu Venise, un livre de découverte pour qui songe à s’y rendre. Un cadeau à se faire ou à faire à un amateur d’art ou un amoureux de Venise, en cette fin d’année.

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«Venise c’est un songe posé sur le bord de la mer.» (Maxence Fermine, auteur de Neige). Canaletto donne à ce songe une réalité inspiratrice.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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