50e saison du TfT: l’accent sur nos créateurs

«Un accueil formidable qui m'a fait rêvé» – Joël Beddows

Des comédiens et techniciens du TfT en couverture de la brochure de la 50e saison. (Photo: Manuel Verreydt)
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Publié 02/05/2017 par François Bergeron

C’est en offrant un «happening» gratuit à ses membres (et à 50% du prix régulier aux autres) que le Théâtre français de Toronto lancera en octobre prochain sa 50e saison, la première qui portera vraiment la marque de son nouveau directeur artistique, Joël Beddows, qui souhaite «ouvrir le public à de nouvelles réalités théâtrales».

Joël Beddows (photo: Maude Chauvin)
Joël Beddows (photo: Maude Chauvin)

Ici, les arbres s’enracinent dans l’eau, un «spectacle rythmé et festif» – mises en lecture, chansons, bar ouvert, interaction avec le public – orchestré par Marie-Claire Marcotte et Maxime Robin, fera honneur aux écrits d’auteurs torontois comme Marguerite Andersen, Claude Guilmain, Marc Lemyre et plusieurs autres…  La liste n’est pas finalisée, encore moins adaptée à la scène, explique le successeur de Guy Mignault en entrevue à L’Express.

Cette démarche procède de sa volonté de «manifester avec fierté la forte présence de créateurs francophones à Toronto», souvent des artistes qu’il a découverts récemment, n’ayant déménagé d’Ottawa à Toronto que l’an dernier.

«Toute cette 50e saison est en fait le résultat de l’accueil formidable que j’ai reçu à Toronto, des nouvelles rencontres et conversations qui m’ont fait rêvé», affirme le directeur artistique. Celui-ci se dit «un peu plus porté sur la création que sur le répertoire», mais il s’inscrit tout de même au TfT dans une continuité d’ouverture à tous les publics. «Car il n’y a pas un public mais bien des publics francophones à Toronto.»

Co-productions

En novembre, le TfT invitera sur sa scène le théâtre de création La Tangente (Claude Guilmain et Louise Nobert) avec son succès AmericanDream.ca, qui explore et exploite notre fascination pour le rêve américain.

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Viendra ensuite la sixième édition des Zinspirés, une soirée de courtes pièces d’auteurs de nos écoles secondaires, guidés par les professionnels du TfT, qui tiendra l’affiche pendant deux semaines grâce au public scolaire.

La jeunesse est aussi valorisée en décembre avec Petites bûches de Jean-Philippe Lehoux, qui aborde des questions difficiles dont les enfants entendent parler tous les jours: la guerre, la pauvreté, les migrations… C’est un spectacle que Joël Beddows a déjà produit et mis en scène.

En janvier, en coproduction avec le Théâtre la Catapulte, le TfT montera la première mondiale de Le Dire de Di, de Michel Ouellette, avant sa présentation à Ottawa au Centre national des Arts. C’est une «pièce pour une femme seule», encore mise en scène par Joël Beddows, dans laquelle un fragile et merveilleux équilibre familial sera rompu par l’arrivée d’effrayantes machines minières.

Une scène du conte "Avant l’archipel". (Photo: Marianne Duval)
Une scène du conte « Avant l’archipel ». (Photo: Marianne Duval)

Début mars, un autre spectacle jeunesse ludique et poétique, Avant l’archipel, d’Emily Pearlman, coproduit avec l’Irréductible Petit Peuple (Québec), mis en scène par Joël Beddows, sera par la suite joué de Vancouver à Moncton, en passant par Saskatoon, Winnipeg, Sudbury, Ottawa et Laval.

Plus tard dans ce mois, place à la création F**king Carl, des auteurs et interprètes Louis-Philippe Roy et Caroline Yergeau, qui invite le public à approuver ou désaprouver la décision d’un couple d’accueillir un enfant. D’apparence grossière et dépravée, arriveront-ils à vous convaincre de leur bonne foi ou de leur capacité à aimer un enfant? «Le public n’aura pas à voter là-dessus à main levée», rassure Joël Beddows: «chacun votera en son for intérieur.»

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Louis-Philippe Roy et Caroline Yergeau dans "F**king Carl". (Photo: Marianne Duval)
Louis-Philippe Roy et Caroline Yergeau dans « F**king Carl ». (Photo: Marianne Duval)

La huitième et dernière production de cette 50e saison sera Le Menteur, la comédie baroque de Corneille. C’est la première fois qu’une œuvre de Corneille sera produite au TfT (Le Cid y était passé en 1979, dans le cadre d’une tournée). Suite de situations burlesques et de quiproquos, Le Menteur montre les travers de la jeunesse parisienne de l’époque dorée du 17e siècle et invite à réfléchir sur la place de la vérité et des mensonges dans la conception du statut social.

Films à l’AFT

La prochaine saison du TfT s’arrimera aussi avec la programmation de l’Alliance française de Toronto, qui présentera quelques soirées cinéma associées à ce qui se passe au TfT. Par exemple: Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, au moment de Ici, les arbres s’enracinent dans l’eau; ou le documentaire de Claude Guilmain Le 22e Régiment en Afghanistan, avec sa pièce AmericanDream.ca. Le TfT et l’AFT porteront donc des «regards croisés» théâtre-cinéma sur certains thèmes.

Par ailleurs, le TfT continuera de proposer des soirées avec surtitres anglais, tout comme des discussions après-spectacle entre les artistes et le public, ainsi que des soirées «payez-ce-que-vous-pouvez». Il offre aussi des ateliers de théâtre et il est toujours l’hôte d’un événement spécial pour le Mois de l’Histoire des Noirs (février).

En mai 2018, un gala exceptionnel et festif sera organisé pour marquer, comme il se doit, le lancement d’un nouveau cinquantenaire!

Tous les détails sur les productions, distributions et formules d’abonnement sont disponibles en ligne sur le nouveau site web du TfT.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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