4 choses à savoir sur l’aluminium dans les vaccins

La présence d’aluminium dans certains vaccins est l’une des préoccupations les plus souvent exprimées par les parents inquiets face à la vaccination. On fait le tour de la question en quatre points.
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Publié 20/08/2019 par Laurie Noreau

La présence d’aluminium dans certains vaccins est l’une des préoccupations les plus souvent exprimées par les parents inquiets face à la vaccination. On fait le tour de la question en quatre points.

1) Une dose infinitésimale

L’aluminium se retrouve partout dans l’environnement, y compris dans l’air, les aliments, le sol et l’eau, et il est peu dangereux pour les humains. On estime qu’un adulte américain ingère quotidiennement entre sept et neuf milligrammes d’aluminium par le biais de son alimentation.

À titre comparatif, une capsule d’antiacide, pour soulager les brûlures d’estomac, contient entre 300 et 600 mg d’hydroxyde d’aluminium. Quant aux vaccins, la quantité maximale d’aluminium a été fixée par le ministère américain de la Santé et des Services sociaux à 0,85 mg par dose.

Grâce à la barrière intestinale, seulement 5% de l’aluminium ingéré atteint la circulation sanguine. Quant à celui injecté lors de la vaccination, il peut rester au site d’injection pendant quelques jours, puis la grande majorité est excrétée par l’urine. La quantité résiduelle se distribue principalement dans les os, les poumons et les muscles.

À peine 0,01% de la dose injectée atteint le cerveau, une quantité trop faible pour induire des troubles neurotoxiques, rapporte un groupe de travail sur les adjuvants de l’Académie française de médecine.

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La dose est en fait tellement faible que ces experts ne sont pas arrivés, même en utilisant des isotopes radioactifs pour suivre le parcours de l’aluminium à l’intérieur du corps, à repérer des changements dans les concentrations sanguines ou urinaires avant et après l’administration des vaccins.

2) Sécuritaire pour les enfants

La dose quotidienne tolérable d’aluminium a été fixée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à 1 mg/kg de poids corporel.

Or, si le calendrier vaccinal préconisé par le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies est respecté, les enfants sont exposés à un maximum de 4,83 mg d’aluminium par la vaccination pendant leurs deux premières années de vie.

Cette quantité, pour l’ensemble des vaccins en bas âge, reste bien en-deçà de la dose fixée par les autorités médicales. C’est la conclusion à laquelle est arrivée une étude menée aux États-Unis en 2015 auprès d’une population de plus de 400 000 enfants.

3) Le cas particulier du myofasciite à macrophage

En France, la détection de lésions musculaires au point d’injection, constatée à la fin des années 1990, a fait couler beaucoup d’encre à l’époque.

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En effet, des chercheurs ont découvert chez un très petit nombre d’individus des cristaux d’aluminium localisés au site même de la vaccination, laissant une marque sur la peau qui pouvait ressembler à un tatouage.

Connues sous le nom de myofasciite à macrophage, ces lésions cutanées n’ont jamais été trouvées ailleurs dans le corps. Mais un seul cas de cette maladie a été recensé depuis 2012, alors que 12 millions de doses de vaccins sont administrées en France chaque année.

Selon l’OMS, ces lésions seraient effectivement liées à la présence d’aluminium dans les vaccins. Les experts s’étant penchés sur le myofasciite à macrophage ont avancé qu’il était possible que l’élimination de l’aluminium se fasse plus difficilement chez certaines personnes.

Toutefois, aucun lien n’a été établi entre ces lésions et les symptômes rapportés, principalement des douleurs musculaires ou articulaires.

4) Et les maladies auto-immunes ?

En 2011, un nouveau terme a fait son apparition dans la littérature scientifique: les syndromes auto-immuns ou inflammatoires induits par les adjuvants (ASIA).

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Selon le chercheur israélien Yehuda Shoenfeld, les adjuvants dans les vaccins, et particulièrement l’aluminium, seraient responsables de la hausse de certaines maladies immunitaires.

Cette théorie, en plus d’être interprétée à partir des résultats d’une seule étude, a été vigoureusement démentie par la communauté scientifique à plusieurs reprises.

«Pour évaluer les risques», explique Chantal Sauvageau, médecin-conseil en maladies infectieuses à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), «il faut se demander s’il y a plus de maladies auto-immunes chez les vaccinés que chez les non-vaccinés. La réponse est non.»

«On n’en trouve pas plus dans un groupe que dans l’autre», tranche celle qui fait partie de l’équipe de recherche en vaccination du Centre de recherche du CHU de Québec.

Pourquoi de l’aluminium dans les vaccins?

L’aluminium ajouté aux vaccins est un adjuvant, c’est-à-dire qu’il aide à stimuler le système immunitaire pour rendre la vaccination plus efficace.

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Sa présence amorce ainsi la création d’anticorps spécifiques à la maladie pour laquelle la vaccination a été effectuée. L’aluminium, présent sous forme de sels dans les vaccins, est l’adjuvant le plus utilisé depuis plus de 70 ans.

Pour s’assurer d’une protection optimale, sans ajouter cet adjuvant, il faudrait administrer des doses plus fréquentes de certains vaccins ou une plus grande quantité d’antigènes, soit la fraction vivante de virus ou de bactéries.

À noter que le vaccin RRO (rougeole-rubéole-oreillons) ne contient pas d’adjuvant puisqu’il est composé de virus vivants atténués. On ajoute un adjuvant quand on utilise des virus inactivés, comme dans le cas des vaccins contre le pneumocoque, le méningocoque C ou celui contre la diphtérie-coqueluche-tétanos-hépatite B-polio-Hi (tous des vaccins infantiles).

Auteur

  • Laurie Noreau

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. la seule agence de presse scientifique au Canada et La seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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