Il y a 30 ans, au printemps 1989, plusieurs scientifiques à travers le monde tentaient frénétiquement de reproduire une expérience de fusion froide: le résultat d’une annonce qui ne reposait que sur du vent et qui continue pourtant, trois décennies plus tard, d’avoir des échos.
Est-ce que les choses auraient été pires si l’annonce était survenue dans l’âge des réseaux sociaux? Probablement.
Énergie infinie
Le 23 mars 1989, lors d’une conférence de presse très courue, les chimistes Stanley Pons et Martin Fleischmann, de l’Université du Utah, étaient donc devenus des vedettes instantanées avec une annonce hors du commun: ils auraient réussi une fusion nucléaire dans un bocal, à la température de la pièce — donc, une «fusion froide», par rapport à la «vraie» fusion nucléaire qui se produit au cœur d’une étoile.
Si ça se confirmait, c’était la fin de tous les problèmes d’énergie de l’humanité.
Le problème était que ça ne s’était pas réalisé. Aucun chercheur ne parviendrait à reproduire l’expérience, ni en 1989 ni ensuite. Pons et Fleishmann seraient incapables de prouver leurs dires — et finiraient par tomber dans l’oubli.