Le premier volume de l’Encyclopédie paraît le 1er juillet 1751. C’est le début d’une aventure éditoriale sans précédent qui va bousculer les idées reçues en France et dans toute l’Europe. À tel point qu’on parle de projet révolutionnaire.
Ce projet est né en 1745 du désir par le libraire Le Breton de traduire la Cyclopaedia de l’Anglais Ephraïm Chambers, un dictionnaire illustré des sciences et des arts publié en 1728. Le libraire soumet son idée à Denis Diderot (32 ans) qui envisage non plus une simple traduction, mais un «tableau général des efforts de l’esprit humain dans tous les genres et dans tous les siècles». D’où son titre, Encyclopédie, néologisme forgé d’après une expression grecque qui désigne les sciences destinées à être enseignées.
Diderot s’associe les services de son ami, le mathématicien et philosophe Jean Le Rond d’Alembert. En octobre 1750, il expose son projet dans un Prospectus en vue d’attirer des souscripteurs. Pas moins de 2 000 répondent à l’appel. Les plus grands esprits du temps acceptent aussi de contribuer à l’œuvre éditoriale.
Le succès de l’Encyclopédie est immédiat en France et dans toute l’Europe des Lumières. Son tirage s’élève rapidement à 4200 exemplaires, ce qui est beaucoup compte tenu du coût et de l’ampleur de l’œuvre.
Attaques contre l’Encyclopédie
Les premiers ennuis débutent avec un article sur la Genèse et la création du monde rédigé par un ecclésiastique quelque peu libre penseur. Un évêque condamne au feu les deux tomes de l’Encyclopédie déjà parus. Mais madame de Pompadour et le directeur de la Librairie, Malesherbes, font lever l’interdiction et autorisent la parution des cinq tomes suivants.