25 millions $ pour lancer Citizn

Le réseau «sociétal» qui va aider à prendre des décisions politiques éclairées

Murray Simser, président de Citizn, à l'événement «The Future of Thruth» le 4 decembre. Photo: François Bergeron
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Publié 14/04/2020 par François Bergeron

Psitt! Avez-vous quelques millions de dollars à investir dans un nouveau réseau social qui va revitaliser nos démocraties en favorisant la diffusion d’informations complètes et objectives plutôt que de fausses nouvelles?

Depuis quelques semaines, le Torontois Murray Simser démarche les investisseurs qui pourraient être intéressés à son futur réseau «sociétal» Citizn, dont l’algorithme (l’intelligence artificielle) va filtrer les informations en circulation et nous permettre d’adopter une opinion éclairée sur les enjeux publics et les initiatives de nos gouvernements.

Éventuellement, la communauté d’utilisateurs de Citizn (une application pour téléphone) va «voter» pour ou contre les faits et gestes de nos dirigeants élus. Plus son réseau «sociétal» grossira, moins les politiciens pourront se permettre de l’ignorer.

Murray Simser est Franco-Ontarien. Photo: Philippe Davisseau

Lancement à grande échelle en 2020

Diplômé de l’Université d’Ottawa qui a fait carrière dans les nouvelles technologies en Californie avant de revenir à Toronto et assembler son équipe, Murray Simser veut recueillir 25 millions $ pour lancer la commercialisation de sa technologie à l’échelle du Canada d’ici la fin de 2020.

En fait, il a besoin de bien moins que ça pour démarrer: un premier objectif déjà atteint. «Nous avons déjà développé la technologie, nous sommes prêts à la faire fonctionner.»

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Dans un premier temps (dès le mois de mai), les quelques milliers de personnes qui se seront déjà inscrits à partir du site web pourront télécharger l’appli et commencer à la tester. Puis (en septembre?), elle sera offerte au grand public.

Murray Simser. Photo: Philippe Davisseau

La crise? Une opportunité!

La crise sanitaire et le ralentissement économique majeur qu’elle occasionne n’ont pas forcé Murray Simser à reporter son projet et ne l’empêchent pas de contacter les investisseurs, disait-il en entrevue à L’Express dans un café… la veille du décret fermant tous les cafés!

«Au contraire, face à un reset de l’économie, nous sommes très bien placés pour intéresser les investisseurs: nous n’avons pas de valeur antérieure qui risque de baisser, nous n’avons pas de dettes ni d’obligations, une flexibilité totale.»

De plus, la technologie numérique offerte ici est parfaitement adaptée au confinement: «c’est de la politique à distance!»

Des élections, en France et ailleurs, ont d’ailleurs été reportées en raison de la pandémie. Ce ne serait pas nécessaire si on votait par internet.

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L’animateur David Brown, rédacteur du média web The Message; Murray Simser, président de la future plateforme Citizn; Lindsay Finneran-Gingras, VP social et numérique chez Hill+Knowlton Strategies; David Tsubouchi, ancien ministre du gouvernement de l’Ontario; à l’événement «The Future of Thruth» le 4 décembre. Photo: John Chartrand

Des citoyens mieux informés

Ici, il ne s’agit pas de passer outre aux élections et de remplacer nos gouvernements. Il s’agit de sensibiliser nos élus aux aspirations informées du plus grand nombre, ce qui devrait les inciter à prendre les «bonnes» décisions.

L’intelligence artificielle est au coeur de la technologie Citizn, mais elle sera assistée au début de «modérateurs» humains, à qui ont soumettra de l’information pour évaluation afin d’«enseigner» à la machine comment analyser l’information partagée par les usagers. Plus les gens l’utiliseront, plus le score accordé par la machine à l’information partagée sera fiable.

Le modèle d’affaires de Citizn prévoit que ses abonnés seront en mesure de contrôler tous les décisions de l’organisation. Les profits générés (par la publicité sur la plateforme) seront redistribués aux membres, qui pourront aussi lancer dans le réseau des appels au financement de diverses initiatives citoyennes.

À venir dans une démocratie près de chez vous!

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Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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