La première école en Ontario: à Windsor

première école en Ontario
Lettre de l'abbé François-Xavier Dufaux à Mgr Jean-François Hubert, évêque coadjuteur de Qébec, Détroit, 24 août 1787 (page 1). (Photo: Archives de l'Archidiocèse de Québec)
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Publié 01/10/2016 par Paul-François Sylvestre

Le mois d’octobre 2016 marquait le 230e anniversaire de la première école en Ontario. C’est dans la paroisse de l’Assomption (aujourd’hui un secteur de Windsor), que deux Québécoises ont ouvert une école en octobre 1786.

Cet anniversaire aurait été une occasion en or pour nommer une école en l’honneur des deux premières institutrices de la province, les demoiselles Adhémar et Papineau.

Au XVIIe siècle, il y a quelques tentatives pour éduquer les enfants dans les Pays-d’en-Haut. Vers 1635, les missionnaires jésuites enseignent aux Hurons, mais c’est essentiellement une œuvre d’évangélisation.

À la fin du XVIIe siècle, les Récollets obligent les enfants autochtones à converser fréquemment avec les petits Français, mais l’entreprise s’avère un échec.

Le curé de la paroisse de l’Assomption

Un siècle plus tard, soit au début des années 1780, l’abbé Jean-François Hubert, curé de la paroisse de l’Assomption, entreprend des démarches auprès du gouverneur Frederick Haldimand afin d’obtenir les services des Dames de la Congrégation de Montréal pour enseigner aux garçons et aux filles catholiques francophones de sa paroisse. Ce projet ne verra jamais le jour.

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En 1785, Hubert est nommé évêque coadjuteur de Québec. L’un de ses premiers gestes consiste à envoyer des institutrices de Québec à son ancienne paroisse. Les demoiselles Adhémar et Papineau arrivent en octobre 1786 et inaugurent la première vraie école de l’Ontario.

Dans une lettre en date du 24 août 1787, le curé François-Xavier Dufaux écrit à son évêque pour lui dire qu’il a ouvert l’école paroissiale et installé les demoiselles Adhémar et Papineau. «Cette petite maison leur sert ainsi qu’à leurs pensionnaires de dortoir. La salle commune des habitants leur sert d’école; elles ont huit pensionnaires et cinq externes.»*

Conduite chrétienne et honnête

Le 22 août 1790, Dufaux écrit de nouveau à Hubert pour lui signaler que «le zèle, les soins et les travaux de Mlle Papineau y seront longtemps reconnus. Sa conduite honnête et chrétienne, aussi que celle de Mlle Adhemar, ne peuvent donner lieu à la critique des honnêtes gens, elles en sont estimées.»

Cette correspondance confirme que la première vraie école en Ontario a duré au moins quatre ans.

Au sujet de l’école des demoiselles Adhémar et Papineau, l’historien Robert Choquette a écrit ceci dans L’Ontario français, historique : «Quoique fondée sous le régime britannique, la première école de l’Ontario est donc une école française.» Il est curieux qu’aucune école ne porte le nom de ces pionnières de l’éducation en Ontario.

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J’ai contacté les conseils scolaires Viamonde et Providence, mais ils n’ont pas trouvé opportun de changer le nom d’une de leurs écoles. C’est regrettable que personne ne cherche à réparer cet oubli. Il en va pourtant de la préservation de notre patrimoine culturel.


* Les citations sont extraites de : Ernest J. Lajeunesse, The Windsor Border Region: Canada’s Southernmost Frontier, Toronto, The Champlain Society for the University of Toronto Press, 1960.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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