1500 photographes dans 200 galeries

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Publié 06/05/2014 par Sonia Baritello

Depuis la semaine dernière et jusqu’à la fin mai, la ville-reine célèbre la photographie. Vendredi dernier, le célèbre festival Contact, commandité par Scottiabank, faisait son lancement dans les locaux du MOCCA, le musée de l’art contemporain canadien rue Queen ouest.

Avec près de 1500 artistes venus du monde entier accessibles dans près de 200 endroits à travers Toronto, Contact est l’un des plus importants rassemblements consacrés à la photographie.

L’identité au 21e siècle

«Chaque année, le festival choisit un thème qui peut être interprété de manière diverse et artistique», explique David Liss, directeur du MOCCA. «Cette année, il s’agit de l’identité. Au 21e siècle, cette notion implique énormément de choses. Mais ça fait surtout référence aux échanges, aux voyages, à cette identité, à cette ethnicité hybride qui s’est créée de nos jours.»

«Les artistes viennent du monde entier et examinent leur propre histoire. L’idée est de comprendre ce que ces échanges, mouvements et cultures impliquent, pas seulement pour cette personne, mais aussi pour le monde, et comment cela affecte la notion d’identité.»

Parmi la dizaine d’artistes qui exposaient vendredi soir au MOCCA, se trouvaient quelques francophones, dont les Suisses Namsa Leuba et David Favrod.

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Tous les deux formés à l’École cantonale des arts de Lausanne (ECAL), en Suisse, Namsa et David se connaissaient déjà et se sont retrouvés par hasard vendredi soir.

Afrique

D’origine guinéenne, Namsa travaille sur l’identité africaine vue à travers le regard occidental. Elle explore une partie de ses origines en proposant un regard décentré sur un phénomène particulier à l’Afrique: les rituels. «Ma mère est animiste, du coup à chaque fois que je me suis rendue en Afrique, en Guinée, je suis allée voir des marabouts, des guérisseurs, etc. Les rituels sont des choses qui font partie de ma culture», explique la jeune femme.

«Ce qui m’a beaucoup intéressée, c’est la manière dont ils animent ces statuettes qu’ils utilisent pour les rituels, ce qui est vraiment particulier à l’Afrique de l’Ouest. À partir de ces statuettes, j’ai donc voulu créer mon propre rituel à travers la photographie, en utilisant des modèles vivants. L’objectif était aussi de travailler avec des artefacts qui font partie de la cosmologie guinéenne, de les sortir de leur contexte et de les mettre dans un autre grâce à mon regard occidental.»

Pour arriver à ce résultat, Namsa, actuellement basée à Johannesburg en Afrique du Sud, a préparé ce travail quatre mois à l’avance et a passé deux mois sur le terrain, où son travail a parfois suscité de vives réactions. «J’ai parfois eu des réactions violentes, parce que les gens n’ont l’habitude de voir ça. Ils se positionnent, se questionnent. Ya Kala Ben veut dire regard croisé en africain. Avec ce travail, je joue avec mes deux regards africain et européen, ce que je peux me permettre grâce à ma double identité», explique-t-elle.

Japon

David, lui aussi, explore une partie de ses origines, du côté de l’Asie et du soleil levant. Sa série, Gaijin, signifie étranger en japonais et fait référence à une dimension importante de la vie et de la perception de l’identité de l’artiste, né d’un père suisse et d’une mère japonaise.

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«J’ai vraiment eu cette emprunte maternelle japonaise dans mon éducation. J’ai vraiment été en contact avec cette culture», explique l’artiste. «À 18 ans, j’ai donc fait une demande de double nationalité auprès de l’ambassade du Japon qui m’a été refusée, car au Japon, seules les femmes peuvent y avoir accès.»

Un événement qui sera le déclencheur de ce travail artistique. «Pour moi, ça a été comme un sentiment de rejet, et c’est de cette frustration que m’est venu ce travail. L’idée était vraiment de recréer mon propre Japon, un peu de manière fantastique et imaginaire, en rassemblant tout ce que je pouvais retrouver autour de moi: les souvenirs de guerre de mes grands-parents, les histoires que me racontait ma mère, mes propres souvenirs de voyage…»

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