130 créations en un tour du chapeau

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Publié 24/01/2012 par Paul-François Sylvestre

Bibi, bicorne, bonnet, chapeau cloche, chapeau de deuil, toque de cocher, tant de chapeaux ont coiffé les têtes au fil des ans. On disait déjà «avoir une tête à chapeau». Et pour montrer comment un beau chapeau peut faire tourner les têtes, le Musée de la Civilisation présente l’exposition Chapeau! Un hommage à la créativité. C’est à voir jusqu’au 12 août, à Québec.

En présentant 130 couvre-chefs, l’exposition fait évidemment le tour du chapeau! Intégrés dans un parcours thématique agrémenté de photos d’époque, les chapeaux coiffent d’originaux supports stylisés en forme de tête évoquant le visage d’un homme, d’une femme ou d’un enfant. En entrant dans la salle, ces personnages donnent au visiteur l’impression de faire face à une foule.

En guise d’introduction, on précise que, pendant longtemps et suivant les conventions sociales, le chapeau a été un accessoire obligatoire pour sortir. Par la suite, les autres thèmes nous apprennent que cette parure complète la tenue vestimentaire, qu’il est une protection pour la tête, qu’il met en évidence la condition sociale, qu’il célèbre avec élégance les événements de la vie.

Il y a, bien entendu, beaucoup plus de chapeaux pour dames que pour hommes. Pour ces derniers, on nous montre l’exemple de quelques chapeaux hauts de forme et de bicornes. L’un de ces derniers a appartenu à Honoré Mercier (1840-1894), ancien premier ministre du Québec. L’exposition présente aussi des chapeaux de paille et des casques de fourrure, dont un bonnet de vison.

Les petits chapeaux ou bibis apparaissent au XIXe siècle en réaction à la mode des très grands chapeaux.

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Plus tard, la pénurie de matières premières engendrée par la Seconde Guerre mondiale les ramène en force. Ces petits chapeaux posés sur le dessus de la tête illustrent bien leur rôle éminemment décoratif. Les bibis sont souvent ornés de fantaisie de plumes, de fleurs, de broderies, de rubans ou même de cerises.

Un des chapeaux les plus modernes est celui de la créatrice Manon Lortie. Lors de sa participation au Salon des métiers d’art du Musée de Philadelphie, en 2010, elle a dû remplacer les plumes d’oiseaux exotiques, car les règlements de douanes ne permettent pas leur circulation. Madame Lortie a décidé d’imiter l’effet des plumes en découpant des lanières de feutre, créant ainsi la collection «À tire d’ailes». C’est ainsi qu’est né son Grand héron à couronne tricolore.

L’ère des chignons crêpés et bouffants avait déjà commencé à donner un coup fatal au chapeau. Puis la religion, plus permissive à partir des années 1960, l’a fait sombrer dans l’oubli. Mais, récemment, la princesse de Cornouailles et épouse du prince William a relancé la mode du couvre-chef.

Verrons-nous la mode du couvre-chef prendre de nouveaux accents? À suivre…

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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